Créditsphoto: Facebook. Carla Bruni avait déjà posté une version acoustique sur son compte YouTube au moment de la sortie de son single, Chez Keith et Anita, en janvier dernier.Le clip
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CarlaBruni a publiĂ© lundi une vidĂ©o oĂč on peut la voir guitare en main, en train d'accompagner en musique sa fille Giulia, chanteuse en herbe de talent. Telle mĂšre, telle fille. La petite
In Rainbows » en CD, ou Radiohead rĂ©el » AprĂšs-demain, 31 dĂ©cembre, belle date de la nouvelle Ă©conomie du disque et de ses dĂ©jĂ vieilles hypocrisies In Rainbows sort en CD. Il y a quelques semaines, les confrĂšres interviewant Radiohead jouaient les Ă©tonnĂ©s. Nâavait-on pas jurĂ© que lâalbum serait diffusĂ© uniquement sur internet Ă un prix fixĂ© librement par les acheteurs » c'est-Ă -dire, bien souvent, rien et en une version vinyle Ă tirage limitĂ© et Ă prix fort ?A sa confĂ©rence de presse avant son concert Ă lâOlympia, le 22 octobre, Paul McCartney avait lĂąchĂ© une petite vacherie sur cette maniĂšre singuliĂšre de brader une Ćuvre au plus grand nombre et de tondre le fan le plus fidĂšle. Il sait de quoi il parle depuis toujours enfin, depuis OK Computer, Thom Yorke et ses petits camarades savent comme personne tondre le fan, notamment avec ces rafales de singles qui ne se diffĂ©rencient les uns des autres que par un titre live, un mix alternatif ou une nuance de couleur de la pochette. On a beaucoup daubĂ© sur la fine nuance entre relation privilĂ©giĂ©e avec la fanbase » et racket des gogos ». Un symbole ? Ce concert sinistre Ă Saint-Denis avec lâimmense espace rĂ©servĂ© devant la scĂšne, sous le chapiteau, pour les invitĂ©s et les membres du fan club, et quarante mĂštres plus loin, les payants qui se collaient aux maintenant que lâon parle avec une gourmandise goulue de ce revirement. Citons Les Inrockuptibles. Joseph Ghosn, tout ravi âŠquel que soit le format ou la maniĂšre de lâacheter, un album demeure avant tout cela un moment de musique qui nĂ©cessite un investissement financier, affectif de la part de son auditeur. » Thom Yorke Nous nâaimions vraiment pas lâidĂ©e de travailler si dur sur un album et que les gens qui aiment la musique ne puissent pas en possĂ©der un exemplaire, comme nos autres disques. » Ah ben voilĂ de belles vĂ©ritĂ©s. Et si les internautes avaient dĂ©cidĂ© massivement de payer 30 livres Ă chaque tĂ©lĂ©chargement, en serait-on Ă enfoncer si bellement des portes ouvertes ? Une irrĂ©sistible irruption du rĂ©el face Ă lâeffort de se concilier le monde virtuel. Une dĂ©monstration de rĂ©alitĂ©, en somme, passablement humiliante si lâon relit quelques-uns des papier de dĂ©but octobreâŠDonc voici maintenant la session de rattrapage pour les finances de Radiohead avec la sortie du disque physique » en magasins, encore une fois Ă lâenvers de la morale affichĂ©e par le groupe. Mais câest une bonne occasion pour les fans les plus fidĂšles de dĂ©penser leur argent. Ce sont eux qui auront payĂ© le plus cher le disque sur internet, puis qui auront commandĂ© lâĂ©dition de luxe mise en vente avant lâannonce de la sortie en magasins normaux », puis qui lâachĂštent maintenant en CD. Hail to the thieves ! Le bilan de lâannĂ©e, dĂ©lectable quadrature du cercle Le bilan dâune annĂ©e ? Câest toujours une bonne question, quoiquâĂ©videmment piĂ©gĂ©e, aussi insoluble que dĂ©lectable, aussi vaine que passionnante, aussi inĂ©vitable que dĂ©risoire. Je ne sais, par exemple, ce que je vais raconter Ă qui me demande mon avis. Polnareff parce que nous avons Ă©tĂ© plus dâun million Ă le voir en concert ? La fin des Rita Mitsouko tels que nous les connaissions et tels quâils ont bouleversĂ© la donne dans la musique en France ?Mais, autrement, tous les poids lourds de lâannĂ©e Christophe Willem, Dany Brillant, Vanessa Paradis, Johnny Hallyday, Florent Pagny ont certes Ă©tĂ© vraiment imposants, mais rien qui mâait Ă©patĂ©, Ă part peut-ĂȘtre Zazie ou Etienne Daho â mais ils ont surtout Ă©tĂ© nĂ©cessaires parce que plus Zazie et plus Daho que jamais. Faut-il toujours une rĂ©volution, au demeurant ? Le plus important doit-il ĂȘtre un dĂ©part ? Les couronnements dâEmily Loizeau youpi !, de Rose ah bon et de Renan Luce youpi ! qui ont pris le Grand Rex ou lâOlympia, câest un vrai plaisir, mĂȘme si les albums sont parus lâan dernier. Pourtant, jâai lâimpression quâon a plus parlĂ© de Dalida, Piaf et Barbara pour des raisons commĂ©moratives et commerciales que des nouveautĂ©s du paysage. Et la femme de lâannĂ©e serait-elle, alors, Marion Cotillard ?Interminables dilemmes entre lâĂ©clairage sur un pari dâavenir Bastien Lucas, king of 2007 et le reflet de lâactualitĂ© sensible Constance Verluca, Babet, Ours ?, entre la pertinence de masse mi-chel ! mi-chel ! et le feuilletage des dictionnaires futurs le dernier concert de Salvador, entre le consensus critique-public Vanessa et M, le couplet de lâannĂ©e et les bons coups commerciaux le dancing de Dany Brillant⊠En plus, je ne me souviens pas de tout ce pour quoi jâai votĂ© aux victoires de la musique. Lâheureux adieu dâHenri Salvador Jolie soirĂ©e dâadieux dâHenri Salvador, plutĂŽt joyeuse et lĂ©gĂšre, hier soir au Palais des CongrĂšs. Au-delĂ du miracle de la longĂ©vitĂ©, au-delĂ du miracle de ces annĂ©es de seconde carriĂšre depuis Chambre avec vue, il y a le charme immarcescible dâune esthĂ©tique diablement cohĂ©rente. La douceur du crooner, le swing du jazzman, les Ă©clats de voix du chanteur de rhythmânâblues, tout est sur la mĂȘme ligne. Le Blues du dentiste, Dans mon Ăźle, Syracuse, les passions de musique dâun musicien dans sa pleine maturitĂ© dans les annĂ©es 50, entre Sinatra, Basie et les souvenirs du il jette le masque avec une joie palpable, Ă©clatante, presque hargneuse. Il attaque Ah câquâon est bien quand on est dans son bain et annonce Les AmĂ©ricains appellent ça la money music et jâen ai fait des tonnes ». Alors il continue le medley avec Le lion est mort ce soir Tu parles dâune connerie », Le travail câest la santĂ©, Quand je monte chez toi Je vous ai saoulĂ© avec cette chanson », Zorro est arrivĂ© Ăa, ça fait manger, ça ! ». Le vieux professionnel se libĂšre enfin, jette le masque Ă la derniĂšre il nâavait pas grand respect pour ces ? Bien sĂ»r, il finira sur le sketch du gin. Mais il chante en premier rappel Avec le temps, quâĂ une Ă©poque on lui aurait interdite sâil avait annoncĂ© quâil la voulait. Une version magnifique, avec une gravitĂ© immense et un rien de gouaille parigote. Une rĂ©vĂ©lation, forcĂ©ment, que cette capacitĂ© Ă aborder lâimmense, Ă gravir lâAcropole, Ă bouffer des haubans. Sa carriĂšre a si souvent dit le contraireâŠIl y avait un peu de revanche chez Salvador en ce soir historique, un peu de confidences aussi, dans la maniĂšre de dresser un autoportrait qui lui ressemble absolument â comme on dit forcĂ©ment la vĂ©ritĂ© Ă son dernier instant. Si cela doit ĂȘtre une conclusion, elle est touchante. Jean-Michel Jarre retourne au physique Jean-Michel Jarre au théùtre Marigny, pour sa reprise dâOxygĂšne. Dâabord, les retrouvailles avec les synthĂ©tiseurs analogiques lâattaque des notes par une sorte de bulle Ă©lectrique mate, des sons flĂ»tĂ©s qui fonctionnent en mille-feuilles, une impression de souffle sous la note, des couleurs Ă la fois clinquantes et pas trĂšs nettes⊠Et les instruments comme la fameuse rĂ©glette mĂ©tallique au son de theremin, le Moog portĂ© en bandouliĂšre comme une guitare, les curseurs et les molettes, les fiches Ă enfoncer dans les tableaux Ă connexions. Les musiciens sont affairĂ©s, la musique y retrouve une dimension physique, une Ă©vidence la musique y gagne en imprĂ©cision, en fragilitĂ©, en hĂ©sitation. Si on compare avec les reprises de piĂšces contemporaines dâOxygĂšne lors de la derniĂšre tournĂ©e de Kraftwerk, il y a Ă©videmment plus dâhumanitĂ© chez Jarre et ses compagnons de scĂšne, et pas seulement parce quâils se dĂ©mĂšnent derriĂšre des claviers qui ont trente ans. Dâailleurs, le dispositif du grand miroir qui permet de voir par au-dessus les instruments et leurs servants renforce Ă peine cette sensation dâassister Ă un travail dâĂ©laboration risquĂ©e lâexĂ©cution de cette musique affronte des instruments rĂ©tifs. Lâimpression est curieusement moins proche de la musique classique que de ce qui advient dans la musique indienne, avec les accordages instables, les ergonomies aberrantes, la facture approximative je me souviendrai toujours de la dĂ©monstration que mâavait faite Shubendra Rao, Ă©lĂšve de Ravi Shankar, Ă Delhi. On a lâimpression dâune double lutte, dâune part pour faire exister la musique, dâautre part pour quâelle ne sâĂ©teigne lâentendre sur scĂšne rĂ©vĂšle combien cette incertitude construit en partie la musique, dans les brusques changements de direction, dans les Ă©quilibres de lâinstrumentation, dans lâĂ©tagement des couleurs⊠On pense Ă©videmment aux pionniers de chaque technologie, de lâautomobile au robot-mixeur lâexploit est toujours double, toujours sur deux fronts Ă la fois, nourri dâune double volontĂ©. DâoĂč aussi la candeur, la limpiditĂ© formelle dâOxygĂšne, sa relative pauvretĂ© de discours, si on compare Ă Craig Armstrong, Ă Matmos ou Ă Matthew Herbert â aventuriers dâun monde de mise en mĂ©moire et de presets. Rodolphe Burger, lâhumaniste en Ă©lectricitĂ© Suivre Rodolphe Burger, câest un peu pister le saumon. On sait que ça va remonter le courant, mais on ne sait jamais de quel cĂŽtĂ© du rapide. Voici un DVD de concerts avec Yves Dormoy, Planetarium, et un nouvel album, No Sport, pour fĂ©vrier. Une sorte dâaristocratie aux guitares trĂšs sobres, trĂšs crues, Ă la fois drues et flottantes. Une affaire de mĂ©lodies Ă©tales et musclĂ©es, dâarrangements aussi incroyablement limpides que savants. Sur le DVD, un concert Ă Tashkent avec des musiciens traditionnels ouzbĂškes ; sur le CD, une nouvelle rencontre bouleversante avec James Blood grammaire de voix compressĂ©e, de verbe attentionnĂ©, de figures musicales obliques, dâoriflammes Ă©lectriques claquant au vent, tout cet univers semble orientĂ© par une maniĂšre trĂšs douce de torturer la forme, par une chaleur et une gĂ©nĂ©rositĂ© dâintentions que lâon entend peu dans le rock. Peut-ĂȘtre est-il un humaniste Ă la maniĂšre des grands gĂ©nĂ©reux de la chanson â Herbert Pagani, Julos Beaucarne, Anne Sylvestre. Une candeur et une inquiĂ©tude du cĆur appliquĂ©es au rock, une limpiditĂ© dâĂąme derriĂšre le voile noir de la distorsion. Cette posture-lĂ , curieusement mĂ©ditative et â osons le mot â et spirituelle est particuliĂšrement rare dans cette musique Ă bruit et Ă fureur. Comment ne pas lui savoir grĂ© de dĂ©sarmer la guitare, dâĂȘtre un poĂšte du jeu, de poursuivre encore et toujours le chantier de la beautĂ© ? Carla Bruni et le pĂ©chĂ© Je suis surpris, depuis quelques annĂ©es, par la maniĂšre dont Carla Bruni est dĂ©signĂ©e comme pĂ©cheresse. CâĂ©tait le fond dâinterminables discussions, dĂ©but 2003, quelques temps aprĂšs que fut sorti son premier album LibĂ©, Le Monde et Le Parisien avaient titrĂ© tous les trois Chanteuse modĂšle ». On ne contestait pas que ce soit pas mal, peut-ĂȘtre mĂȘme bien, mais dĂ©jĂ trop entendu, trop vu, trop promotionnĂ©. Des chansons cousues de fil blanc, taillĂ©es pour la gloire, programmĂ©es pour le y a eu quelques conversations dĂ©plaisantes. Pourtant, elle Ă©tait allĂ©e chercher Louis Bertignac, pas Jean-Jacques Goldman, Didier Barbelivien ou Jean Lamoot â selon les besoins quâelle aurait eus. Et Louis Bertignac Ă©tait quand mĂȘme, avant justement quâelle le rĂ©dime, un gentil cambouis vaguement ronwoodiste et plutĂŽt franchement ringard. A cette Ă©poque, les chanteuses devaient encore gueuler pour gagner leur pain, on nâavait pas enterrĂ© Lara Fabian, la Kaas nâĂ©tait pas en exil, Jenifer venait de pointer son haut-parleur la mode nâĂ©tait pas au susurrĂ©, au tout doux, Ă la langue de chat », comme elle disait. Mais tant pis elle Ă©tait forcĂ©ment dans lâair du temps, puisque ça marchait. Et si elle lâĂ©tait, câĂ©tait parce que câĂ©tait fabriquĂ© pour ça. Dâailleurs, ça avait coutĂ© des millions, ça avait Ă©tĂ© masterisĂ© Ă Los Angeles pourtant, ce nâĂ©tait pas Ă©crit sur la pochette, ça nâĂ©tait mĂȘme pas elle qui chantait la Carla Ă©tait un produit. Une machination, une manĆuvre, une construction. Et cela est un pĂ©chĂ© â quây peut-on, ce que lâon exige de sa tĂ©lĂ©vision est interdit aux question nâest pas de savoir si câest parce quâelle est belle, parce quâelle nĂ©e riche, parce quâelle a Ă©tĂ© mannequin, parce quâelle est libre, mais on a bien senti Ă ce moment-lĂ que Carla Bruni Ă©tait sale dâun pĂ©chĂ© originel singulier tout en elle Ă©tait forcĂ©ment faux, puisque superbe ; tout en elle Ă©tait mensonge parce que hier sâajoute un pĂ©chĂ© pire, ou plutĂŽt un catalogue de pĂ©chĂ©s. Lâhomme politique, le pouvoir, lâaddition des renommĂ©es, lâassomption des photos, le mĂ©lange des sangs avec la droite⊠Ăa rĂ©pugne ? Alors on réécrit dare-dare le passĂ©. Ses chansons nâont jamais Ă©tĂ© belles, son succĂšs Ă©tait un effet de mode, cette fille est dĂ©cidemment dâune Ăąme noireâŠQuelle opinion pourrais-je avoir sur ses amours ? Aucune, comme sur celles de quiconque nâest pas de mes proches. Ni dragĂ©es, ni pronostic, ni position morale. Rien non plus Ă dire sur ce que cela signifie sur notre Ă©poque, une Ă©poque de corruption et dâaffaissement Ă©thique. Un peu dâembarras quant aux enfants qui doivent assumer ce quâils lisent sur leurs parents en passant devant les kiosques ; un peu dâembarras quant aux difficultĂ©s quâil y a Ă vivre sa vie privĂ©e au su de tous, et surtout de ceux qui ne vous veulent pas de elle est une fois de plus pĂ©cheresse, ce pĂ©chĂ©-lĂ venant confirmer les prĂ©cĂ©dents, ce pĂ©chĂ©-lĂ dĂ©nonçant lâanciennetĂ© du pĂ©chĂ© en elle. Sur quelques blogs de confrĂšres, Ă la radio ou dans quelques papiers ce matin, on sent courir ce frisson-lĂ on ne lui reproche pas de dĂ©roger ou dâavoir mauvais goĂ»t, mais de dĂ©masquer soudain vie et Ćuvre antĂ©rieurs, qui Ă©taient forcĂ©ment de la mĂȘme malice que ses amours actuelles. Le pĂ©chĂ©, le pĂ©chĂ©, le pĂ©chĂ©...PS. â Une derniĂšre chose, utile Ă rĂ©pĂ©ter dans ce pays catholique Jean Calvin ami de la gaudriole sâil en est ! nous a sainement rappelĂ© que le contraire du pĂ©chĂ© nâest pas la vertu. Le contraire du pĂ©chĂ©, câest la foi. Cela seul compte. Les bons conseils de Claude Lemesle AprĂšs quâil a fĂȘtĂ© ses quarante ans de chanson en scĂšne il y a quelques mois, Claude Lemesle poursuit une sorte de bilan plus ou moins testamentaire â plutĂŽt moins que plus, jâespĂšre ! â avec un joli livre intitulĂ© LâArt dâĂ©crire une chanson. Il sâagit de conseils pratiques illustrĂ©s dâexemples, tantĂŽt dans ses propres chansons, tantĂŽt dans celles des ose parler de technique plutĂŽt que du souffle de lâinspiration, parler du propos dĂ©libĂ©rĂ© qui fabrique lâĂ©motion plutĂŽt que de la fiction de lâauteur-mĂ©dium traversĂ© par les mots et leur puissance. Il apporte bien sĂ»r sa propre expĂ©rience mais aussi la maniĂšre dont Brel, Brassens ou Trenet fabriquent leurs coups de gĂ©nie, ce qui doit ĂȘtre Ă la fois angoissant et dĂ©sinhibant pour les impĂ©trants. LâidĂ©e que lâart soit du travail est une vieille lune dont on fait des proverbes 90% de transpiration, le talent est une sale manie et tout ça⊠mais sur laquelle on a parfois du mal Ă mettre le fonciĂšre de ce petit bouquin est de rendre absolument concrĂšte cette obligation de prĂ©cision et de patience. Il va sans dire que je me demande sâil arrivera en une quelconque maniĂšre Ă rĂ©duire le flot des amour-toujours-tendresse-caresse que lâon continue de subir. Led Zeppelin Ă lâO2 Arena la musique quand mĂȘme Evidemment, un Ă©vĂ©nement mondial, câest toujours un peu nouille. Il y a la cuisine derriĂšre. Je me souviendrai toujours dâun train spĂ©cial pour aller voir lâĂ©clipse totale de soleil Ă Reims et du journaliste de TF1 qui hurlait aux garçons dans le wagon de premiĂšre classe vous le servez le champagne, jâai besoin de mes images ! » Donc, dans les deux press rooms, on nâavait pas de son sur les tĂ©lĂ©s pendant la premiĂšre partie. Et, alors, le journaliste devient nerveux, se ronge les ongles en disant ils vont quand mĂȘme tout rĂ©parer, non ? », se tourne vers son confrĂšre allemand et lui dit Iâve never seen such a mess, no ? », se dit que ça va ĂȘtre facile de faire une critique du concert sans le son. Et puis tout sâarrange. Son Ă©norme, gros beau lyrisme, on comprend comprend mieux quâil nây ait pas que Joe Satriani et Eddie Vedder qui parle de Led Zeppelin. On comprend mieux la filiation avec Sonic Youth ou Tool, une sorte de fureur libertaire et terriblement musicienne. Tout Ă lâheure au O2 Arena, lâenjeu nâĂ©tait pas seulement de hisser le drapeau et de raconter les pages dĂ©jĂ lĂ©gendaires enfin, tout ça y Ă©tait, la guitare Ă deux manches de Jimmy Page, Robert Plant avec son harmonica ou ses tambourins, mais aussi de remplir les blancs pour ceux qui nâavaient pas vu, avant la maniĂšre singuliĂšre de dĂ©structurer le rock, de laisser la matiĂšre passer au-dessus du bord de la casserole. Câest au fond pourquoi on peut bastonner aussi fort quâon veut derriĂšre Patricia Kaas, ça ne sonnera jamais avec la mĂȘme valeur, mĂȘme sâil y a le mĂȘme bruit eh oui, il faut réécouter son dernier live, une sorte de furie dans la course aux armements.Evidemment, je nâavais vu Led Zep quâen vidĂ©o. La diffĂ©rence avec ce soir ? Le mouvement, le dĂ©calage, le tremblement, le travers, le curieux langage modal de lâarchet Ă la guitare qui Ă©merge sous lâĂ©pate, un moment presque Bud Powell dans le fatras Liberace de John Paul Jones au piano depuis, il y a eu plus cruel The Edge au piano. Peut-ĂȘtre pas de quoi les absoudre de toutes les images de sports extrĂȘmes sur lesquelles on pose Stairway to Heaven sur les chaĂźnes du cĂąble, mais de quoi les rĂ©tablir dans une certaine noblesse de musiciens â et pas seulement dâicĂŽnes seventies. MC Solaar, une histoire de chansons Depuis une lointaine lurette, MC Solaar nâavait plus fait de scĂšne. Lây revoici, dimanche soir au Bataclan, bien entourĂ© DJ-clavier, guitare, basse, batterie, trois choristes-MC. Couleurs volontiers rock, volontiers fiĂšres, volontiers convergentes avec le commun des y a une dĂ©lectation aznavourienne Ă retrouver Bouge de lĂ , Caroline, Nouveau western, Qui sĂšme le vent rĂ©colte le tempo, tout un panthĂ©on de titres qui touchent, frappent, caressent, Ă©meuvent avec une efficacitĂ© Ă©tourdissante. Bien sĂ»r, si ses problĂšmes avec Universal nâavaient pas gelĂ© son catalogue, il y aurait sans doute plus de chĆurs du public, peut-ĂȘtre plus de gamins qui, souvent, ne connaissent Solaar que de rĂ©putation un bon best of de temps en temps, ça rĂ©veille les chansons.Chansons, justement. On peut commencer Ă amorcer un bilan, non ? Il y a quinze ans, son premier album le mettait dans le premier numĂ©ro de Chorus qui, comme tout le monde Ă lâĂ©poque, se posait des questions sur une possible entrĂ©e de ce garçon-lĂ ou dâautres dans le caveau de famille de Bruant, Brassens et Renaud. A entendre les objets musicaux quâil affiche sur scĂšne, on est obligĂ© de convenir quâil nâest pas loin du compte. Il ne sâagit pas seulement du style, de la forme, de la scansion, de telle ou telle libertĂ© ou de telle ou telle guinde dans son expression. Non, ce qui le constitue homme de chanson tient sans doute Ă ce que sont devenus les titres citĂ©s plus haut â des familiers, des compagnons, des exemplae le cas Ă©chĂ©ant. Victime de la mode est Ă la fois classique et tout proche, Bouge de lĂ reste une dĂ©ambulation de comĂ©die⊠Câest cela, lâaznavourisation, Ă la fois glorieuse et difficile Ă gĂ©rer que les chansons finissent par sembler vivre plus densĂ©ment dans la salle que sur la scĂšne, que lâartiste soit toujours, quoiquâil fasse, en-deçà des dimensions de mythe de ses crĂ©ations. Ici ou lĂ , il en reprend une Ă son public, comme La Concubine de lâhĂ©moglobine, qui passe Ă une forme dilatĂ©e, rock, reconstruite. Et puis, pour le reste, il offre son gros bouquet de chansons Ă©normes, tout en prĂ©sentant les nouvelles pousses de lâannĂ©e. Missill, une Ă©lectro hors hypnose A PĂ©kin, pendant lâexpĂ©dition des Transmusicales en 2005, jâavais rencontrĂ© Missill, DJette survoltĂ©e et drĂŽle, grosse puissance de mix en club et personnalitĂ© Ă la suractivitĂ© stimulante. Voici que lâon reçoit, deux mois avant sa sortie, son nouvel album perso, Missill Targets, belle tuerie tous azimuts, du ragga Ă lâĂ©lectro pure, du funk rock au hip hop Ă©nervĂ©. Tout lui correspond bien, hĂąbleur juste ce quâil faut mais avec une vraie Ă©nergie de lâ impressionnant, lâenchainement des quatre titres de la fin, solidement charpentĂ©s, bondissants mais avec un je ne sais quoi de bĂ©gayĂ©, de boitillant, de posĂ© de travers dans la rythmique, comme un big beat dansĂ© Ă cloche-pied. Le son est dâune dynamique Ă©norme avec ses filtres sales et sa compression tĂȘtue, avec ce cĂŽtĂ© obsessionnel de lâextase de dancefloor. Ce qui est passionnant Ă lâĂ©coute, câest la maniĂšre quâelle a de ne pas aller tout droit, de ne pas remplir tous les vides, de ne pas ĂȘtre systĂ©matiquement roublarde cela tranche avec lâimpeccable parade de Justice et son Ă©lectro Danette. Il y a comme une place pour ouvrir les yeux, pour ne pas se laisser enivrer totalement, pour Ă©chapper Ă lâhypnose. Une sorte dâĂ©lectro indĂ©pendante. Badumeâs Band, une Bretagne Ă©thiopienne Les voies quâemprunte la musique sont irrĂ©sistiblement intriquĂ©es, emmĂȘlĂ©es, impossibles Ă pister. Badumeâs Band compte parmi les cas Ă la fois extrĂȘmes et ordinaires de cette histoire des musiciens du Centre Bretagne qui jouent la musique du swinging Addis Abeba des annĂ©es 60. Il y a une Ă©vidence dans le schĂ©ma de dĂ©part, quand Ă la texture de la voix et du chant dâEric Menneteau, avec une pulsion, une houle, une intĂ©rioritĂ© du rythme qui signalent la gwerz sous la langue amharique. Quand il hausse les syllabes fortes, la note vibre exactement comme en Bretagne, dans une voix de tĂȘte trĂšs fervente et trĂšs la basse slappe, les cuivres roulent, la rythmique tourne fermement, on comprend cette soul africaine dans Addis kan, leur album qui vient de sortir chez Innacor, le formidable label du formidable Erik Marchand. Et ça raconte bien autre chose quâun jeu de folklores et dâemprunts, mais plutĂŽt la recherche dâune vibration intĂ©rieure et hĂ©tĂ©rogĂšne en mĂȘme temps. La dĂ©marche est un peu celle quâon imagine chez un Serge Gainsbourg Ă Kingston, chez un Claude Nougaro Ă New York, comme pour une rĂ©gĂ©nĂ©ration du matĂ©riau sensible. On a tout de suite envie du disque suivant⊠Radio Nova, Ă rebours du temps Lâan dernier, Nova avait sorti un coffret tout jaune avec vingt-cinq CD pour vingt-cinq ans de radio. Impressionnant, certes, mais un rien narcissique, aprĂšs tout. Voici un exercice bien plus stimulant, 1956-1980, les racines de Nova vingt-cinq CD pour les vingt-cinq annĂ©es dâavant. Donc Bizot et Kolpa Kopoul ont fouillĂ© dans la production de chaque annĂ©e ce qui aurait Ă©tĂ© lâenthousiasme de la radio si elle avait câest encore plus facile, dans ces conditions, dâavoir bon goĂ»t ! Mais câest passionnant de voir réécrire les hiĂ©rarchies, de voir reconstruire le passĂ© M. William par LĂ©o FerrĂ©, In a Mellow Tone par Lambert, Hendricks & Ross, la confrontation de Please, Please, Please par James Brown et Les Pantoufles Ă Papa par Jean Constantin ça, câest diablement pertinent !, YaĂŽ par Pixinguinha⊠Une nouvelle carte des goĂ»ts, des courants, des connexions, des croisements, comme lâhistoire Ă la fois underground et rĂ©vĂ©lĂ©e de notre culture populaire. ĂĂ et lĂ , bien sĂ»r, un peu de rĂ©visionnisme ne fait pas de mal, comme lâexhumation du Moral nĂ©cessaire dâAlfred Panou, un des pires dĂ©sastres commerciaux du label Saravah 1970 ou des Nuits dâune demoiselle par Colette Renard 1963 qui ne dĂ©passa guĂšre la diffusion sous le manteau et pour cause ! Ă lâ on entend un autre air du temps, sans Beatles et avec le Tiers-Monde, sans pop music et avec la constante rĂ©flexion du jazz, sans yĂ©-yĂ© et avec les quartiers noirs de lâAmĂ©rique. GĂ©opolitiquement, câest sublimement gĂ©nĂ©reux. Culturellement, câest plus du Greil Marcus que de lâhistoire rigoureuse. Musicalement, câest Ă©tourdissant. Et puis, câest jouissif. JusquâĂ prĂ©sent, on a lâimpression que le passĂ© des compilations nous Ă©tait toujours racontĂ© par France Inter ou par RFM⊠Au pays de NoĂ«l V un agneau, avec un grand zĂšle » Les raisons pour laquelle les Antillais continuent Ă chanter des cantiques de NoĂ«l sont nombreuses, complexes, ambiguĂ«s, rĂ©ellement typiques de la maniĂšre dont, dans une sociĂ©tĂ© crĂ©ole, peuvent sâinverser les polaritĂ©s culturelles. Car, aprĂšs tout, on va dans quelques jours chanter des cantiques dans les salons dâun ministĂšre de la RĂ©publique pour honorer la communautĂ© antillo-guyanaise, ce qui nâest pas tout Ă fait ordinaire dans notre rĂ©gime laĂŻque. Mais les dĂ©fenseurs les plus acharnĂ©s de nos cantiques antillais ne sont pas toujours eux-mĂȘmes vraiment catholiques. Et peu y a le collectif, le convivial, le partage, le braillĂ©-ensemble, la redite extasiĂ©e des mĂȘmes Ă©motions dĂ©jĂ bien connues. Il y a la langue extraordinaire de ces chants, Ă©crits par des curĂ©s Ă lâemphase trĂšs XIXe et aux ailes bien courtes Ă propos dâailes, lâĂ©merveillement renouvelĂ©, Ă chaque fois, au vers Lâun apporte un agneau, avec un grand zĂšle ». Alors ce français-lĂ est devenu un français curieusement distant du français quotidien, et mĂȘme du français de France, avec sa guinde surannĂ©e et ses grĂąces rhumatisantes. Il est quasiment de la mĂȘme eau, en fait, que les ritournelles crĂ©oles qui suivent la plupart des cantiques. AprĂšs les douze couplets interminables qui commencent par Joseph, mon cher fidĂšle/Cherchons un logement/Le temps presse et mâappelle/A mon accouchement/Je sens le fruit de vie/Ce cher enfant des cieux/Qui dâune sainte vie/Va paraitre Ă nos yeux », on chante A fos Joseph tĂ© boulĂ©/A fos Joseph tĂ© boulĂ©/A fos Joseph tĂ© boulĂ©/Joseph domi dĂ©wo » Joseph Ă©tait tellement saoul quâil a dormi dehors ».Mon prĂ©fĂ©rĂ© ? Page 79 du recueil vert celui de tout le monde Quand Dieu naquit Ă NoĂ«l/Dans la Palestine/On vit ce jour solennel/Une joie divine/Il nâest ni petit ni grand/Qui nâapportĂąt son prĂ©sent/Et nononono/Et nofrifrifri/Et nono/Et nâoffrit/Et nâoffrit/Sans cesse/Toute sa richesse ». Je nâai jamais imaginĂ© que lâon put rĂ©sister Ă ces cantiques-lĂ , Ă Dans le calme de la nuit, Ă Michaud veillait, Ă Allez mon voisin, Ă Oh la bonne nouvelle pour une introduction, se reporter Ă la constante réédition du vĂ©nĂ©rable NoĂ«l aux Antilles avec Manuela Pioche, Henri Debs et Guy Alcindor⊠Mais ce sont ces cantiques qui mâont toujours semblĂ© la preuve la plus impeccable que les Antilles nâĂ©taient pas absolument françaises, et mĂȘme loin de lâĂȘtre, tant leur culture continue de faire miel dâun pan de culture française dĂ©sertĂ© par les Français. Car, en France, on ne chante pas NoĂ«l, on nâhabite jamais le pays de NoĂ«l. Et pourquoi ? Au pays de NoĂ«l IV enfin, Spike Jones respecte quelque chose Spike Jones a beaucoup hachĂ© de musique. Des sifflets, des gloussements, un kazoo, des coups de feu, des hennissements, des voix de fausset, tout un rĂ©pertoire de nez rouges mis Ă la musique dâorchestre de lâĂ©poque avec autant de goĂ»t pour lâabsurde que pour la bouffonnerie. On a peut-ĂȘtre oubliĂ© son cĂŽtĂ© dadaĂŻste pour ne plus retenir quâun lien avec Tex Avery, dont les bĂȘtisiers tĂ©lĂ©visuels usent et abusent aujourdâ qui fait quâon ne le prend guĂšre au sĂ©rieux, quâon le regarde un peu de haut, le pourvoyeur en musiques rigolotes de TĂ©lĂ© Foot ». Pourtant, son album de NoĂ«l, Letâs Sing a Song of Christmas, en 1956, est un joli modĂšle de piĂ©tĂ© musicale. Car, de maniĂšre assez inattendue, il alterne les instants comiques qui dynamitent les standards de NoĂ«l, et les instants de beautĂ© simple, dans lesquels il laisse le chĆur chanter les traditionnels selon la tradition. On a lâimpression que lui-mĂȘme, en 1956, fait le tri dâune part, les rengaines rebattues qui lâagacent suffisamment pour quâil leur fasse un sort avec ses City Slickers et, dâautre part, les chansons de la joie, de lâĂ©merveillement et du partage quâil faut laisser intactes. Cette pudeur, ce respect, cette sincĂ©ritĂ© finissent par ĂȘtre rĂ©ellement touchantes. Au pays de NoĂ«l III le chef dâĆuvre de Leon Redbone La puissance de lâalbum Christmas Island de Leon Redbone tient Ă sans doute plus Ă son assomption des lieux communs quâĂ la volontĂ© dây Ă©chapper. Au contraire, il y a partout la rĂ©fĂ©rence Ă un Ăąge dâor Ă la fois bien connu et plaisamment dĂ©tournĂ©. Le dobro de Cindy Cashdollar comme souvent dans ses albums des annĂ©es 80, mais avec les omniprĂ©sents violons de NoĂ«l ; le piano un peu stride, mais jouĂ© par Dr John⊠LâanciennetĂ© du rĂ©pertoire sa vĂ©tustĂ©, mĂȘme nâest pas seulement la signature dâun esthĂšte des temps du 78 tours, mais Ă©claire finalement un certain rapport aux fĂȘtes de fin dâannĂ©e, par essence nostalgiques et dĂ©suĂštes. Vu de France, il est dâailleurs peu de disques amĂ©ricains de NoĂ«l qui parlent aussi sincĂšre et avec autant de noblesse du sentiment tout simple enfantin, mĂȘme, qui consiste Ă attendre les cadeaux et Ă sourire devant les dĂ©corations de la maison. Câest un peu le pendant du gĂ©nĂ©rique de Manhattan de Woody Allen, un discours voisin de celui dâIngmar Bergman lorsquâil peint le rĂ©veillon au dĂ©but de Fanny et Alexandre une idĂ©e des NoĂ«ls passĂ©s, Ă la beautĂ© sans nuance et au prestige intact. En idĂ©alisant la chanson de NoĂ«l, Leon Redbone idĂ©alise NoĂ«l autant que lâAmĂ©rique des musiques populaires. Un chef dâĆuvre armĂ© de toutes les ruses et de toutes les techniques du second degrĂ©, mais qui cĂ©lĂšbre NoĂ«l de maniĂšre parfaitement littĂ©rale. Au pays de NoĂ«l II Santa Claus is une pute The Jackson 5 Ce qui est le plus embarrassant avec la manie amĂ©ricaine de lâholiday music, câest son caractĂšre systĂ©matique. Et, autant on peut se rĂ©jouir que tout le monde enregistre un jour un disque de NoĂ«l, on peut dĂ©plorer que tout le monde enregistre un jour un disque de NoĂ«l â parce que câest, de temps en temps, le pire disque dâune carriĂšre. Les Jackson 5, par exemple, nâavaient pourtant pas lĂ©sinĂ© sur le mauvais sucre, les graisses saturĂ©es et les colorants chimiques. Ils en rajoutĂ© avec un allant confondant en 1970 sur leur season album. Jamais ils nâont plus braillĂ© dans le micro, jamais leurs arrangements nâont Ă©tĂ© aussi cheap, jamais ils nâont constituĂ© une tracklist avec autant de faiblesse â le super nunuche Rudolph the Red-Nosed Reindeer, une version sinistre de LâEnfant au tambour⊠Et, pour arranger le tout, Jermaine nâest pas vraiment en voix et Michael chante faux dans presque tout Santa Claus is Cominâ to France, on aime Ă dĂ©plorer le massacre des dindes et la grande orgie rituelle des fĂȘtes. Il faudrait, si lâon Ă©tait amĂ©ricain, pleurer la dignitĂ© sacrifiĂ©e de certains artistes. Car, sâil y a peu Ă aimer dans la carriĂšre des Jackson 5, son Ă©pisode le plus miteux est sans doute lĂ , dans ces chansons semĂ©es de petites clochettes féériques, de violons extasiĂ©s, de jolies images de paix universelle et dâenchantement familial. Un sommet du sonner-faux et de la fausse conviction qui ne parvient pas Ă se dissimuler musique mĂ©diocre, intentions sans ambition aucune, rendu pitoyable. Alors, Ă©videmment, comme on dit, il faut se remettre dans le contexte de lâĂ©poque, il faut comprendre la demande du public, il faut se souvenir de ce quâa Ă©tĂ© lâĂ©popĂ©e des Jackson 5⊠Et ça ne suffit pas comment trouver une musique moins sincĂšre que celle-lĂ , une musique aussi docilement servile, une musique aussi consciemment prostituĂ©e ? Au pays de NoĂ«l I Elvis, lâhyper-NoĂ«l Ces jours-ci Ă New York, retrouvailles avec les disques de NoĂ«l â une piĂšce entiĂšre, des centaines de rĂ©fĂ©rences au Virgin Megastore de Times Square. Evidemment, lâenvie dâentrer dans tout ce rĂ©pertoire Ă la fois si loin et si proche de notre NoĂ«l Ă nous, Français qui nâarrivons pas cĂ©lĂ©brer la fĂȘte sans mille questions, mille pudeurs, mille refus, mille dĂ©tours. Les deux albums de NoĂ«l dâElvis disent bien des choses de lui et de lâAmĂ©rique 1957, câest le jarret ferme, le tranchant des versions, lâinsolence instinctive sous lâattendrissement ; 1971, câest les chĆurs au large, lâorchestre nombreux, les effets hollywoodiens des arrangements, les devoirs dâentertainer sous le plaisir on réécoute son White Christmas, on comprend bien pourquoi Irving Berlin voulait quâil soit boycottĂ© par les radios il y a un petit rien de distance entre sa maniĂšre de syncoper et celle de Bing Crosby, entre la moue provocatrice quâil y a sous ses cassures et lâĆil de velours des crooners qui laissent dĂ©sirer la note. Une sorte dâinfime ironie, si on veut lây entendre, alors que pour sa part il pose le peigne Ă gomina et le bandana avant de sâasseoir Ă la table familiale. Un scandale semblable Ă celui de ces putes qui sanglotent devant la statue dâune sainte Ă cĂŽtĂ© des grenouilles de bĂ©nitier quelles sont les larmes que dĂ©sire le Seigneur, dâailleurs ?.Evidemment, en 1971, il y a du show, des majuscules, de la fausse neige sur le sapin synthĂ©tique et dix milles guirlandes qui clignotent partout. Un hyper-NoĂ«l, en quelque sorte, qui sâaccorde au commerce de masse des season greetings et des cadeaux Ă la 1957, il reste un peu de lâAmĂ©rique fauchĂ©e dans le disque de NoĂ«l dâElvis. En 1971, la crise est loin. Berry et les doux mots de mort Il faut citer cette chanson de LĂ©o FerrĂ© et Jean-Roger Caussimon, en 1972 Ne chantez pas la mort, c'est un sujet morbide/Le mot seul jette un froid, aussitĂŽt qu'il est dit/Les gens du show-business vous prĂ©diront le bide ». Il reste que la mort La mort, la mort, la mort », chante Brassens en gonflant la voix dans Le Nombril des femmes dâagent, ce qui est merveilleux Ă chaque Ă©coute est un bon sujet, peut-ĂȘtre mĂȘme le meilleur. Dâailleurs, que chante-t-on si principalement, le dimanche au temple, sinon lâĂ©norme jubilation du tombeau vaincu » dans le cantique A toi la gloire ĂŽ ressuscitĂ© ?AprĂšs que furent morts tant dâenfants dans la chanson rĂ©aliste, de LâHirondelle du faubourg Ă Maman est une Ă©toile, la chanson moderne fait beaucoup mourir les parents. Le pĂšre de Nantes par Barbara est-ce un blasphĂšme de dire que ce nâest pas le plus lĂ©ger-lĂ©ger quâelle ait Ă©crit ?, le pĂšre de Vierzon par Jamait, le pĂšre de Mon papa de SarcloâŠPuisquâil faut prĂ©parer la rentrĂ©e de janvier, qui depuis quelques annĂ©es est la saison des nouveaux artistes, parvient aux journalistes le disque de Berry, jeune femme dont lâalbum est un choc doux et Ă©lĂ©gant. On entend dĂ©jĂ ce qui va se dire Ă propos dâune chanson comme Le Bonheur, son habiletĂ© magnifique et ses carlabrunismes du genre Le bonheur conjugal/Restera de lâar-/Tisanat local ». Ce ne sera quâun moment agaçant Ă vivre pour Berry.Il y a dans ce disque une chanson particuliĂšrement troublante, Plus loin. Dâabord, on croirait une habituelle chanson de rupture. Et puis il y a des mots trĂšs choisis, des images pastel, des vers au sens oblique, qui font de plus en plus â puis tout Ă fait â penser Ă lâagonie et Ă la mort dâune mĂšre. Il est bien possible que je me trompe, dâailleurs, dans ma lecture de cette chanson. Il faudrait ouvrir un wiki PolysĂ©mie de la chanson » avec tous les doubles sens, faux doubles sens, rumeurs de doubles sens⊠Mais tout converge, et de maniĂšre aussi lĂ©gĂšre quâinsistante. LâĂ©motion sâimpose de maniĂšre dâautant plus tĂȘtue que mille pudeurs semblent chercher Ă lui faire contourner la chanson. Et câest peut-ĂȘtre cela qui fait la valeur de Plus loin toucher sans rien dire, dire sans rien dĂ©voiler vraiment. Une jolie rupture avec les impudeurs usuelles de lâexercice. Une exemplaire sincĂ©ritĂ©, un exemplaire mystĂšre. Philippe Forcioli, rare et indispensable Il reste, invaincue, une chanson poĂ©tique. Et je reste indĂ©fectiblement amoureux de ce que chante Philippe Forcioli, immense Ă©crivain de ces mots faits pour trotter dans la tĂȘte lorsquâon marche sur un trottoir anonyme ou quâon veille dans la nuit Quand une chanson sâavance, son neuviĂšme album quâil a Ă©videmment autoproduit. Et cela fait luire un soleil sur la journĂ©e, tant il fait jaillir la ferveur, lâĂ©lan, la tendresse, la compassion, lâamitiĂ©, la foi. On voudrait tout citer, Ă©videmment, les arrangements flĂ»tĂ©s et les percussions gĂ©niales de Celui qui sâen va, les franchises bouleversantes de Chemin de terre Un jour ayant compris que vivre Ă©tait souffrance/Combat contre mourance espĂ©rance et folie/Un jour ayant compris que vivre est un voyage/Quâil faut peu de bagages quâil faut beaucoup dâamis », les poĂšmes de RenĂ©-Guy Cadou, de Pierre Reverdy et de Henri Pichette quâil a adaptĂ©s, ses magnifiques dĂ©clarations dâamour Ă lâamour allez, citons Que jâen appelle Ă lâhomme Ă la femme ou bien Ă DieuEt Ă tous les jeunes les vieux au serpent ou Ă la pommeToutes routes vers Rome tous les chemins dâĂ©coliersA ta suite font collier chaque brin dâherbe te nommeAimant et admirable insaisissable et donnĂ©Juste Ă la pointe du nez de la plume ou de la lameTu es la girouette Ă la cible de tous chantsTous les soleils tâapprochant tu les tiens dans ta musette »âŠCet enracinement dans une langue Ă©blouie, travaillĂ©e, jaillissante et dominĂ©e, ce nâest pas seulement le jadis de la chanson. Dâailleurs, son regard sur aujourdâhui peut avoir parfois une perspicacitĂ© tragique, comme dans Magazine, qui feuillette notre rĂ©alitĂ© et notre sais qui trouveront son art bavard, difficile, trop ardu pour les radios. Jâentends bien leur sous-texte, qui aurait volontiers rĂ©servĂ© Brassens aux manuels de français et GrĂ©co aux pages thĂ©matiques du site de lâINA. Je persiste Ă croire que Forcioli incarne le meilleur de la chanson, sa part qui exige de nous dâĂȘtre aussi grands que la mĂ©lodie, dâĂȘtre dignes des Ă©motions quâelle nous apporte, de faire chemin en nous pour la raretĂ© des sentiments plutĂŽt que pour le flot ininterrompu des sensations sonores. Cette chanson-lĂ nous ennoblit, Ă©largit nos Ăąmes, agrandit notre vie. Câest pour cela, sans doute, quâelle est si rare et si rĂ©tive au commerce. Pierre Henry toujours, encore, toujours Depuis le 33 tours de Futuristie achetĂ©, je crois, Ă 15 francs dans les soldes dâun marchand de disques Ă lâangle de la rue NoziĂšres et de la rue de lâAbbĂ© GrĂ©goire, Ă Pointe-Ă -Pitre, je nâai jamais vraiment cessĂ© de frĂ©quenter Pierre Henry. Au point que je me suis plus souvent senti dĂ©paysĂ© par les variĂ©tĂ©s que par son univers sonore qui se refuse Ă la le coffret six piĂšces inĂ©dites dont quatre de cette annĂ©e. On peut lui reprocher, si lâon est maniaquement jansĂ©niste, de puiser encore dans le fond des Jerks Ă©lectroniques notamment CĆur, remix de PsychĂ© Rock qui se termine en tuerie Ă danser, mais peu importe. Ce qui me fascine le plus, câest la prĂ©cision de son vocabulaire sonore et, finalement, sa prolixitĂ© avec un matĂ©riau aussi tĂ©nu. Le grincement de porte, la chaĂźne trainant sur le sol, le frottement dâun mĂ©tal sur de lâinox une fourchette dans un plat ?, des soupirs, des Ă©chos de souffle, des sirĂšnes de tous les tons, des parties du son dâexplosions ou de tintements de cloche, des craquements de feu, des chocs directement sur la tĂȘte de lecture du magnĂ©tophone, des sifflements Ă©lectroniques, des passages dâavion ou de moto, des brouhahas de fouleâŠHistoire naturelle ou les roues de la Terre est Ă©videmment le plus limpide â presque naturaliste, mĂȘme, avec son parcours dans les sonoritĂ©s typiques » les plus identifiables du monde â mais jâavoue beaucoup dâattirance pour les humeurs de vieille mĂ©canique dâUtopia. On y entend tant de sons qui durent compter dans la vie sensible du vieux monsieur, des ressorts et des soupapes, des sirĂšnes et des bruits dâorchestre, des sifflets et des rires⊠Les crĂ©ations de Pierre Henry sont ainsi, comme des retrouvailles avec la bassine Ă confitures en cuivre ou avec la vieille clĂ© de la serrure rouillĂ©e du jardin tout fonctionne parfaitement, avec autant dâĂ©vidences que de heurts, autant dâabandon que dâinconfort. Mais un petit parfum de bel hier, une sensation de fin dâĂ©tĂ©. Alela Diane, noblesse folk Au dĂ©but de Tired Feet, Alela Diane chante cinq fois my tired feet ». Cela sâappelle commencer clairement un album. Peu de disques sont aussi Ă©minemment vrais que le sien, The Pirateâs Gospel, dont on ne peut pas faire autre chose quây retourner, encore et toujours depuis quelques mois un folk impeccablement humain, bouleversant dâun bout Ă lâautre, aussi dĂ©pouillĂ© quâun temple calviniste avec un je-ne-sais-quoi de moins bienveillant une maniĂšre de rappeler, par la forme du chant, que le monde nâest pas seulement une histoire de mĂ©lodies sincĂšres. Il y a chez elle tout ce qui peut Ă©mouvoir chez Lucinda Williams et mĂȘme chez Karen Dalton, de la connaissance intime des tourments de lâĂąme jusquâĂ lâappartenance atavique Ă la lignĂ©e des femmes amĂ©ricaines qui nâont pas leur langue dans leur y a bien sĂ»r chez elle quelques tics de lâamericana contemporaine, comme la voix doublĂ©e avec une grosse rĂ©verb, comme les rĂ©fĂ©rences christiano-laĂŻques bien trouvĂ©es, comme le vibrato un peu nasal⊠Mais câest tellement beau, tellement simplement beau, cela illustre si bien lâidĂ©e fonciĂšrement dĂ©mocratique de la noblesse du folk. LudĂ©al sous lâombre de Bashung Câest entendu il faut, cette saison, aimer LudĂ©al. Il y a Jean-Louis PiĂ©rot et FrĂ©dĂ©ric Lo dans lâhistoire, le buzz initial via les Inrocks, mille bruits croisĂ©s et cent tâas Ă©coutĂ© ? » dans tout le mĂ©tier. Et, assurĂ©ment, câest magnifique. Il y a la torsion du parler quotidien dâun GĂ©nĂ©ral Alcazar, lâaplomb de la poĂ©sie de Bertrand Belin, le sĂ©rieux papal dans lâexpression des sensations que lâon trouve chez Dominique A. Et puis partout, en fait. Le dĂ©tachement grave des mots, la propension Ă Ă©nigmer les phrases, la dĂ©lectation des images un peu embarrassantes Ă visualiser Es-tu bien sĂ»re que je te plaise/Dans ce costume de nonne ? », le vibrato rockânâroll dans le parlĂ©-chantĂ© des refrains, la dĂ©ploration flegmatique dans lâĂ©nonciation de la plupart des textes⊠Câest dâailleurs tellement Fantaisie militaire quâon se prendrait presque dâune inquiĂ©tude, de questions vaguement compatissantes sur la libertĂ© dont sâhabille ce garçon-lĂ . Ne va-t-on pas le gaver de questions sur Bashung ? Et ne va-t-il pas, symĂ©triquement, nous assurer quâil Ă©coute autre chose ? Dâailleurs, on va sâamuser Ă deviner Nick Drake ? les deux derniers Leonard Cohen ? Lee Hazlewood ? GĂ©rard Manset ? Richard Anthony ?Son CD arrive semble-t-il en janvier prochain aprĂšs sortie digitale ces jours-ci sur mon pre-release, en tout cas, il est Ă©crit premier album, sortie le 22 octobre 2007 » et il se prĂ©pare un dĂ©marrage sous ombre tutĂ©laire, genre Oasis ou Cotton Mather et les Beatles, Bachelet et Brel, Robert et MylĂšne Farmer⊠Au demeurant, on peut se sortir de ce genre de situation. Brisa RochĂ© est allĂ©e chercher Alice Quand on est nĂ© en 1963, on nâa pas pu rater Grace Slick, mĂȘme si on nâavait pas tout Ă fait lâĂąge. Ah, cette impression de courir pieds nus dans lâherbe humide en Ă©coutant White Rabbit ou Somebody to Love⊠Dâailleurs, malgrĂ© toute la puissance de groupe de Jefferson Airplane, câest de maniĂšre disjointe quâagissent les sortilĂšges de sa voix, Ă la fois engagĂ©e et trainante, vibrante et comme retirĂ©e en voici que Brisa RochĂ© fabrique des sensations trĂšs voisines, comme si lâon dansait, un peu dĂ©foncĂ©, sur le bĂ©ton mouillĂ© dâun bord de piscine sous un soleil descendant, ou comme si lâon regardait courir une campagne brumeuse derriĂšre une vitre de R12 ou de 404. Des sensations un peu datĂ©es, sans doute, mais devenues terriblement rares dans le rock actuel une prĂ©sence distante, une implication dans le chant qui dĂ©veloppe le mieux ses charmes par le quant-Ă -soi. Sur Takes, son nouvel album, des chansons comme Heavy Dreaming, Egyptian ou Whistle ont une capacitĂ© Ă©vocatrice au moins Ă©quivalente au lĂ©gendaire mantra go ask Alice » â des images un peu engourdies mais dâune prĂ©sence mentale envahissante, une surnaturelle facultĂ© Ă se situer hors du monde rectiligne. Serge Hureau, au bout ultime de la chanson La recherche des Ă©tats limites de la chanson nâa aucune raison de sâinterrompre et se trouve toujours des directions nouvelles. Le nouvel album de Serge Hureau et de ses amis, par exemple il y a dans Jardin des mĂ©tamorphoses toutes sortes dâobjets musicaux qui sont Ă la fois dans la chanson et en dehors. Une petite compilation dâadaptations de Green de Verlaine, par exemple les compositions de LĂ©o FerrĂ©, Reynaldo Hahn et Gabriel FaurĂ© sur le mĂȘme poĂšme comme pour dĂ©plier les possibles dâune seule rĂȘverie. Et toutes sortes de maniĂšres, de textures, dâorigines, du oud et de la voix baroque, de la mĂ©lodie contemporaine et de la chanson pour enfants, du Voltaire et de lâitalien, des intentions trĂšs comĂ©diennes et le bel canto le plus abstraitâŠDepuis longtemps Hureau navigue au bout de la chanson â des Piaf dits, des Trenet mis en scĂšne dans leur extrĂȘme noirceur, un spectacle de chansons par des sourds-muets, des recherches sur le poids politique des rĂ©pertoires⊠Sa trajectoire finit par dessiner un territoire vaste comme la gĂ©ographie arbitraire et merveilleuse des Villes invisibles dâItalo Calvino, comme la science des animaux extravagants des bestiaires mĂ©diĂ©vaux. Il atteint le centre de cet art par le voyage Ă travers toutes ses pĂ©riphĂ©ries, dâun Aznavour chantĂ© Ă lâorientale Ă une lecture joyeusement archaĂŻsante de lâopĂ©rette Ciboulette. Il est peu de plaisirs aussi lettrĂ©s, peu de dĂ©lires aussi civilisĂ©s. Barbara 1954 et notre plus candide fĂ©tichisme Sait-on toujours ? Se rend-on compte ? Que se passe-t-il quand un astre apparait ? Luit-il dâemblĂ©e comme au firmament ? On sait combien, par exemple, le meilleur de Gainsbourg nâest pas ce qui eut le plus de succĂšs au comptant, et combien fut long lâapprentissage de Brel. Voici que parait enfin le mythique enregistrement du 1er octobre 1954 de Barbara Ă lâAtelier, Ă Bruxelles. Chanteuse amateur mais dĂ©jĂ singuliĂšre, certes. Un produit de son Ă©poque, pas forcĂ©ment affranchie de Germaine Montero, de Juliette GrĂ©co, du tout-venant de la chanson expressionniste de cabaret des accents circonflexes, des modulations dramatiques, des murmures outrĂ©s, des Ă©lisions argotiques trĂšs soignĂ©es⊠On peut y entendre lâinterprĂšte Ă venir, sa dynamique, sa palette chromatique, son fond dâironie, son romantisme aux traits la devine rĂ©trospectivement, donc. Et en cela ce document est bouleversant. Ainsi les ferveurs du Couteau qui courent du grave Ă lâaigu, annoncent-elles â au moins â son disque Brel aujourdâhui comment Ă©chapper au sentiment dâĂȘtre un rien fĂ©tichiste, obsessionnel, indiscret, comme Ă chaque fois que lâon exhume lâĂ©tat premier, que lâon rĂ©vĂšle le miracle du tout dĂ©but ? Mais on ne cesse dâespĂ©rer le document â ou de regretter son absence. Eh quoi ? Brassens Ă Basdorf avec ses copains, FerrĂ© le soir de son bide Ă la Rose Rouge, Antoine tout seul avec sa guitare sans arrangements, Souchon et Voulzy en duo sur les maquettes⊠Quâest-ce qui nous empĂȘche dâavoir envie de tout cela ? Puisque lâon sait bien ce qui nous y oblige.Au bout du compte, câest un peu toujours le mĂȘme mĂ©lange dâexaltation et dâimperfection, la mĂȘme dialectique de vĂ©rification de ce que lâon sait et dâexploration de la gangue sĂ©dimentaire ancienne. Et on y repart Ă chaque fois. Et Ă chaque fois avec le mĂȘme enthousiasme, la mĂȘme mĂ©canique ivresse, la mĂȘme candeur dĂ©licieuse et un peu vaine. Elle a une chanson comme ça, Barbara, qui disait A chaque fois, Ă chaque fois »⊠Pierre Perret et ce quâil restera de la chanson paillarde Pierre Perret sort dans quelques jours un disque de chansons paillardes, Le Plaisir des dieux. Il y a des classiques, des raretĂ©s, des originales, tout un conservatoire de gĂ©nitoires gourmandes et de vits exagĂ©rĂ©s. Il me vient lâidĂ©e que ce pourrait bien ĂȘtre un des derniers disques du genre, tant lâutilitĂ© de ce rĂ©pertoire me semble prĂšs de sâĂ©venter. Plus grand monde ne compte sur ces chansons pour apprendre le vocabulaire spĂ©cialisĂ©, pour susciter les images mentales nĂ©cessaires Ă la masturbation, ni mĂȘme pour Ă©gayer ses soirĂ©es. Lâexplicite est dĂ©jĂ un peu partout et les charmes de la paillarde doivent peut-ĂȘtre se chercher sinon dans le second degrĂ©, du moins dans la dĂ©lectation documentaire â un temps de frustre fantasmagorie, de mĂ©taphores spectaculaires, de tournures virtuosesâŠEvidemment, on est tout rĂ©joui par Le Petit-fils dâĆdipe, texte de Georges Brassens jusquâalors Ă peu prĂšs inĂ©dit mais il en circule une version chez les brassensistes les plus acharnĂ©s une version avec musique de Jacques Munoz ou de retrouver son propre rĂ©pertoire de collĂ©gien je me souvenais bien de Trois orfĂšvres. Mais cela durera combien encore ? Câest macho, parfois un peu homophobe, volontiers pĂ©dophile. Rien qui ne rĂ©sistera encore une ou deux gĂ©nĂ©rations Ă la correction politique. Dâailleurs, il nâest quâĂ voir lâattrait constant symĂ©trique de ce mĂȘme rĂ©pertoire dans ses rares incarnations strictement fĂ©minines voire trĂšs vaguement fĂ©ministes, comme avec Les Nuits dâune demoiselle de Guy Breton, Colette Renard et Raymond Legrand, que jâai encore notĂ© cet Ă©tĂ© dans le spectacle de Marie Dauphin et que Victoria Abril reprend dans son disque de chansons françaises qui sort dans quelques semaines. La connaissance de ce rĂ©pertoire qui unissait jadis Brassens et Perret pourrait bien muer, elle aussi, en une reconstruction culturelle normative on nettoie les chansons de lâinĂ©coutable et une musĂ©ification vaguement conviviale. Une certaine quantitĂ© de chants de marins ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s, pour un usage trĂšs contemporain. Y a-t-il un romantisme qui puisse sauver la chanson paillarde ? Sarclo, le garçon qui croit que les Français nâaiment pas les protestants Joie. Je reçois Le Petit Format, la lettre bimestrielle du Centre de la chanson garçons valeureux, opiniĂątres, passionnĂ©s. Interview de Sarclo, qui a repris son ancien nom de Sarcloret parce que le prĂ©sident de la RĂ©publique française sâappelle Sarko. Je lâaime toujours bien, Sarcloret-Sarclo-Sarcloret, malgrĂ© que parfois je ne comprends pas tout ce quâil chante. Dans lâinterview, il dit des choses intĂ©ressantes sur plein de sujets qui mâintĂ©ressent. Et voici quâon lui parle des chanteurs suisses. Il rĂ©pond Dans le bouquin La Chanson française pour les nuls, sont citĂ©s, en tout et pour tout, trois chanteurs suisses. Deux vivants et un disparu. Stephan Eicher a six lignes, Henri DĂšs deux lignes. Jean Villard Gilles, le disparu, a, lui aussi, droit Ă deux lignes. Je pense quâil y a chez vous un anti-protestantisme primaire assez costaud. Il vous a fait vous dĂ©barrasser de Michel Rocard, Lionel Jospin, Catherine Trautmann, Maurice Couve de Murville⊠Il y a chez vous des protestants qui sont tous des gens qui parlent trĂšs bien, qui ont une belle langue, une pensĂ©e assez bien articulĂ©e et que vous finissez par rejeter. Je ne me prends pas au sĂ©rieux quand je dis ça, je le dis par boutade, mais je crois que la haine du protestant anime le français de maniĂšre extrĂȘmement vivace. »Dâailleurs, ce doit ĂȘtre pour ça que les Français nâaiment pas Renaud, par exempleâŠCela dit, je suis assez content quâil ait lu mon livre en comptant les lignes. Ăa me flatte. Mais soit il a trĂšs mauvaise mĂ©moire parce quâon en avait parlĂ© longuement quand je lâavais interviewĂ©, soit je ne sais pas quoi. Moi, de lâ anti-protestantisme primaire assez costaud » ? Ce doit ĂȘtre inconscient, alors. Je suis prochain bouquin, je prĂ©voirai des quotas. Ăa fera plus suisse, peut-ĂȘtre. Katerine, cĂŽtĂ© dessin Katerine sort un journal graphique, Doublez votre mĂ©moire. On nâĂ©crit plus journal graphique », de nos jours, mais seulement journal graphique, sans ces guillemets un peu prĂ©cieux que la presse y mettait Ă lâĂ©poque des premiers volumes de celui de Joan Sfar. Il y a en a tant eu maintenant que le procĂ©dĂ© est devenu assez courant, mais surtout lâexigence bien plus il y a ce Ă quoi on sâattendait des poses un peu grotesques de Katerine, des confessions pipi-caca, des souvenirs de tournĂ©e⊠Du point de vue graphique, câest assez astucieux, rĂ©guliĂšrement inventif, beaucoup plus douĂ© quâune seule transcription dessinĂ©e de plaisanteries variĂ©es il a vraiment un sens profond de lâimage, et notamment dans la maniĂšre de porter une certaine subversion par un trait souriant. Ses petits personnages qui se livrent Ă mille tĂąches incroyables sont dâune bonhommie inquiĂ©tante. Et jâaime beaucoup sa maniĂšre de jouer de ses alias, de ses travestissements, de ses photos maquillĂ©es. Câest peut-ĂȘtre, dâailleurs, le plus rĂ©jouissant de son outre, il raconte de jolies choses douces sur Helena, sa femme, dont lâunivers entier est amoureux. Pusse, notre Berlin Ă nous Pour ma part, jâai reçu le n° 1542. Gute Nacht, le nouveau Pusse, un bel objet en accordĂ©on avec deux CD et un graphisme rĂ©jouissant, est en tirage limitĂ© Ă 2000 exemplaires numĂ©rotĂ©s. A-t-on besoin de plus, dans cette conspiration post-Dada, post-Bazooka, post-Murnau ? Evidemment, puisque son public a fini par sâĂ©largir, entre enthousiasme pour notre Tom Waits dâintĂ©rĂȘt local et effarement devant son carnaval titres valent vraiment de plonger dans ce disque, comme le trĂšs lyrique Electrocuite Dansons dansons/Dansons la danse/Des zombis mous/Suffit juste de claquer du genou/En sâdĂ©crochant la mĂąchoire/Electrocuite » avec la belle voix de Marie-HelĂšne Toussainte Grimigni SouliĂ© de Rozario, lâaccordĂ©on et lâharmonica pour les racines bistrotiĂšres folk, une lourde rythmique dĂ©glinguĂ©e pour la cave existentialiste, une voix mĂąle de fin du monde ensuquĂ©eâŠPusse a toujours de beaux cĂŽtĂ©s annĂ©es 30, des atmosphĂšres dâabandon de soi en un autre siĂšcle, une sorte dâaffranchissement radical de toutes les actualitĂ©s. On sait bien que câest ce que souhaite une bonne part du rock Iggy Pop ou mĂȘme les Rolling Stones sont allĂ©s sâinstaller dans des annĂ©es 60 rendues Ă©ternelles par leur rĂ©duction au seul hĂ©donisme sombre des temps qui conduisirent Ă lâĂ©mancipation de leur gĂ©nĂ©ration. Il y a chez Pusse des climats de cosmopolitisme dĂ©sespĂ©rĂ© quelque part dans une brume hivernale et nordique, une charnellitĂ© tout entiĂšre enserrĂ©e dans un Ă©cran de film muet, des contours de photo noir et blanc dans un magazine cheap de lâĂ©poque⊠Mais on sâamuse beaucoup, dans ce disque comme sur son son blog. Comme dans un bal masquĂ© oĂč nous serions tous Arthur Cravan ou Erich von Stroheim. Juliette GrĂ©co et la nature du classicisme On attribue Ă Hugo lâaphorisme selon lequel le premier Ă avoir Ă©crit fraiche comme une rose » est un gĂ©nie mais le deuxiĂšme dĂ©jĂ un classique. La chanson a ceci de diffĂ©rent de la littĂ©rature que le classique est toujours le premier. Je suis toujours surpris de la facilitĂ© avec laquelle on associe Brassens, Brel et FerrĂ© comme parangons de la chanson classique. Sans doute vaudrait-il mieux dire quâils sont trois classiques de la chanson, entre autres parce que jâai parfois du mal Ă saisir ce en quoi on les associe essayons avec Souchon, Bashung et Goldman. Mais, surtout, ces trois-lĂ nâont pas Ă©crit dans une lignĂ©e, une tradition, un usage, un courant. Ils ont Ă©crit contre, ils ont Ă©crit en rupture, ils ont Ă©crit pour eux soir, GrĂ©co chantait Ă Pleyel et jâai plusieurs fois Ă©tĂ© visitĂ© pendant le concert par cette idĂ©e que, depuis des annĂ©es, je lis Ă©crit çà ou lĂ quâelle incarne la chanson classique. Et que je nâai rien vu lĂ de classique, au sens oĂč le classicisme est le respect de la norme, lâengagement dans un systĂšme de rĂ©fĂ©rences et de conformitĂ©s. Au contraire, jâai plutĂŽt eu lâimpression dâentendre le commencement dâune histoire, des couleurs de voix qui rompent non seulement avec Jacqueline François, mais aussi avec ChimĂšne Badi, une science trĂšs exacte de la ductilitĂ© des chansons, une libertĂ© perpĂ©tuellement renĂ©gociĂ©e sur le prĂ©visible et lâ la dĂ©lectation du mot ou la gourmandise devant la mĂ©lodie sont des valeurs partagĂ©es en ces termes-lĂ plutĂŽt par des artistes apparus avant les annĂ©es 80. Mais le respect de lâauteur nâasservit pas le sensible chez GrĂ©co. Au contraire, je ne suis pas sĂ»r que Jean-Claude CarriĂšre ait tout Ă fait pensĂ© CâĂ©tait un train de nuit tel quâelle le chante. Mais ce quâelle fait abonder dans cette chanson finit par emplir les silences et les imprĂ©cisions du texte, qui se trouve dĂšs lors en un temps et en un lieu que CarriĂšre nâavait pas Ă©crits. Et cette posture nâappartient pas Ă une Ă©poque mais Ă un tempĂ©rament â le classique est ce quâelle instaure, non ce quâelle en chanson, le classique est le premier ; les suivants suivent. La libertĂ© de Juliette GrĂ©co a aussi affranchi celles qui chanteraient aprĂšs elle. Il nâest ni Catherine Sauvage, ni Brigitte Fontaine sans elle. Lâune des deux est Ă son tour devenue une classique en Ă©tablissant une Ă©chelle de folie et dâarbitraire telle quâensuite ont pu surgir Claire Diterzi ou Adrienne Pauly. Et GrĂ©co nâa dâimportance aujourdâhui ni par sa longĂ©vitĂ© ni par son hypothĂ©tique fidĂ©litĂ© Ă un temps donnĂ©. Ce qui compte, câest le chemin accompli, les amarres rompues, les marais assĂ©chĂ©s, toute lâentreprise de bouleversement du monde quâelle poursuit, seule de son espĂšce et pourtant familiĂšre. Une classique donc, exemplaire dans le refus du quelque impatience en attendant dâentendre le texte Ă©tonnant quâAbd al Malik lui a donnĂ©. On le dira sans doute classique, puisque imprĂ©vu. Urban Sax, un indice du dĂ©placement du monde Discussion avec Gilbert Artman dâUrban Sax, qui en vient au curieux dĂ©placement du sens et de la polaritĂ© du geste artistique. A leurs dĂ©buts, leur irruption dans lâespace public, leurs concerts sur des parkings ou dans des friches industrielles ont forcĂ©ment un contenu politique, de maniĂšre immĂ©diate et flagrante. La prise du monde par lâart, lâenchantement forcĂ© du tissu urbain, tout cela est un combat qui fait tout autant sens que lâhirsute libertĂ© du free jazz, que le vacarme acĂ©rĂ© des alternatifs, que la longue marche loin des villes des babas certains ont fait â ou laissĂ© â Ă©voluer leur art vers des formes plus marchandes ou plus amicales aux oreilles, Urban Sax nâa guĂšre changĂ© de musique, dâambition, de vision artistique. Mais tout le reste a migrĂ© les mĂȘmes saxophones sur le mĂȘme parking mĂ©ritent aujourdâhui lâinvitation du Conseil gĂ©nĂ©ral, avec petit espace VIP pour les invitĂ©s des entreprises partenaires. Les arts de la rue, lâĂ©vĂ©nementiel, les outils de la symbolique politique, la noblesse » relative des divers espaces urbains ont tellement Ă©voluĂ© que, comme le note Artman, les politiques veulent offrir aux habitants sans souci de ce qui sera montrĂ©. Câest un spectacle, alors quâĂ lâĂ©poque nous nâagissions pas dans une perspective de spectacle. »Il est peu de cas aussi purs du glissement foncier des rĂ©volutions artistique vers le confort » et le conformisme », comme dit Artman. Car jâai souvenir des papiers sur leurs concerts, de leur musique, de leur environnement idĂ©ologique et artistique, et il faut bien admettre quâĂ peu prĂšs rien nâa changĂ©, sinon la lecture de leur travail â ou plutĂŽt le fait que la lecture de leur travail se cantonne Ă son niveau rĂ©crĂ©atif. AndrĂ© Minvielle ou la gravitĂ© de lâaccent AndrĂ© Minvielle met du lieu dans la voix, rend au chant sa territorialitĂ©. Il est donc bĂ©arnais, jazzman, sudiste, improvisateur, parolier, pyrĂ©nĂ©en â nul nâest censĂ© ignorer la Loire », rĂ©pĂšte-t-il volontiers. Son nouveau disque, La Vie dâici bas, est une aventure qui cite partout ses sources, Michel Portal, le BrĂ©sil, Albert Ayler, le chant dâĂ©cole primaire, le bal, la Compagnie Lubat, Mai 68, la crĂ©olitĂ©, la banlieue. Une cartographie rare mais diablement actuelle, comme si son regard savait mieux traverser la forĂȘt touffue des phĂ©nomĂšnes nâest mĂȘme pas sĂ»r que Minvielle soit Ă proprement parler un postmoderne. Il appartient mĂȘme, pour beaucoup de ses rĂ©flexes, Ă une gĂ©nĂ©ration culturelle qui croit Ă la possibilitĂ© dâun progrĂšs en musique. Mais passons ses disques et ses spectacles ont la valeur de ces dĂ©monstrations dâUmberto Eco qui mĂȘlent la bande dessinĂ©e, saint Thomas dâAquin et GĂ©rard de Nerval pour nous faire entendre notre Ă©poque. Minvielle rappelle lâĂ©paisseur et le nombre de couches qui constituent notre socle musical, pour peu que nous lâassumions en saine identitĂ© des avant-gardes, la langue la plus vulgaire, les parages des grands gĂ©nies, des Ă©lans collectifs et â jây reviens â le lieu auquel on appartient avec ses parlers, son accent, ses orientations esthĂ©tiques. Cela me rappelle une conversation avec lui dans laquelle il notait lâutilitĂ© de lâaccent du sud-ouest dans la formation des voix lyriques masculines pendant des dĂ©cennies et, partant, le poids des Occitans parmi les grandes voix de lâopĂ©ra dĂ©monstration se poursuit avec ce disque, qui fait entendre une autre France, radieuse dans son accent et de fait autonome des couleurs dominant Ă Paris. Ce sĂ©paratisme fonctionne, finalement. Peut-ĂȘtre un chatouillis dĂ©sagrĂ©able pour les jaloux du monochrome, mais une bonne nouvelle pour la musique, assurĂ©ment. Laurent de Wilde, le PC et quelques solutions Ă©ternelles PC Pieces ? Pas des piĂšces de PC, mais des piĂšces pour PC, une musique qui revendique ĂȘtre passĂ©e par lâordinateur. Laurent de Wilde joue du piano et Otisto 23 sample, tripote, triture, traite en direct ses improvisations. Il en rĂ©sulte une musique mĂ©ditative et fluide, dans laquelle, curieusement, lâĂ©lĂ©ment de rythme prend parfois place au premier dialogue est aussi un discours sur les fonctions, les possibilitĂ©s, les limites de lâordinateur. Et, au-delĂ du plaisir musical, câest un apport passionnant sur quelques questions beaucoup dĂ©battues ces derniĂšres annĂ©es. En creux, par la puissance cistercienne de leur musique, on comprend mieux pourquoi autant de musique passĂ©e par ordinateur, tant du cĂŽtĂ© de lâIrcam que chez les petits sorciers de lâĂ©lectro, nous parvient aussi sĂšche, rĂȘche, Ă©tique. De Wilde et Otisto 23 jouent des raideurs de leur association sans sây laisser enfermer. On ne les entend pas buter contre les bords du cadre, ce qui demande une solide puissance dâinvention et dâinteraction dans la ne connais pas Otisto 23 ailleurs que par ce disque, mais je sais toute la musique dont est capable Laurent de Wilde et, sâil produit moins ici que dans ses albums de jazz, il nâest pas pour autant dĂ©sailĂ©, restreint, amoindri. Et câest quâil Ă©chappe Ă lâamoindrissement de la musique qui rend cet album si prĂ©cieux avec trĂšs peu dâoutils, trĂšs peu de motifs, trĂšs peu dâespace, deux musiciens produisent une musique fĂ©conde dâimages et de textures mentales tout autant quâun travail de quartet ou que la libertĂ© absolue du piano solo. En se privant de la virtuositĂ© au clavier, des formes habituelles de la rythmique, des figures harmoniques convenues, ce duo rĂ©invente des solutions musicales qui font songer au Moyen-Ăąge, des rigueurs gĂ©nĂ©reuses parentes de Couperin. Des retrouvailles inattendues avec la sĂ©vĂ©ritĂ© gĂ©niale de la musique ancienne, ici et maintenant. Christophe Willem et les questions du spĂ©-popu Conversation avec Christophe Willem, qui est tout autant jeune chanteur que toujours Ă©tudiant en communication. Nous Ă©voquons son admiration pour Zazie et surtout la maniĂšre dont elle a su ĂȘtre Ă la fois une auteure et une musicienne dâune exigence trĂšs pointue, et conquĂ©rir un public de Bercy. SpĂ© et popu », note-t-il. Discussion, donc, sur cette posture spĂ©-popu dans laquelle on trouve Ă©videmment Björk, Ă laquelle il ajoute Massive Attack. Une posture dont il rĂȘve explicitement, Ă laquelle il ose croire franchement pour lui-mĂȘme câest apprĂ©ciable, cette ambition qui ne se cache pas, cette maniĂšre dâassumer cash le chemin dĂ©jĂ parcouru.Il est vrai que câest certainement une des plus novatrices singularitĂ©s de notre moment culturel la facilitĂ© du plus large public Ă cĂ©der Ă des propositions rĂ©ellement novatrices. Ce nâest pas trĂšs, trĂšs neuf, puisque Debut de Björk est sorti en 1993 et a aussitĂŽt Ă©tĂ© une rĂ©ussite commerciale. Mais ces quinze annĂ©es ont vu beaucoup de formes audacieuses dĂ©passer le disque de platine. MĂȘme si on peut considĂ©rer â pour peu que lâon ait plus de quarante ans â la musique de Daft Punk comme une redite mollassonne du dancefloor fin 70âs, elle vient de lâunderground. On peut objecter que tous ces gens ont suffisamment de succĂšs pour quâon croie leur musique cousue de fil blanc, pour quâon juge que leur rĂ©ussite est le fruit dâĂ©normes dĂ©penses de marketing. Il reste que leur trajectoire est imprĂ©visible, sinon dans son explosion initiale, du moins dans la dimension historique quâelle a employer le vilain adjectif sĂ©minal, il est Ă©vident que cette capacitĂ© Ă susciter une suite, une descendance artistique, des consĂ©quences culturelles est tout aussi flagrante chez un Jean-Louis Murat grand bougoniste, il me disait lâautre jour moi, je remplis Ă peine une Cigale, Ă Paris » ou un Dominique A plus conscient de son importance parce quâelle lui est venue plus tĂŽt dans sa vie, je crois que pour une Zazie. Simplement, on mettra plus de pudeur Ă reconnaitre son amour de Zazie que lâinfluence des deux susdits ou de Bashung, ou de Miossec puisquâelle est un gros compte Universal. Je me souviens de Thomas Fersen en 2003, il est vrai, avant la sortie de RodĂ©o parlant de familles dâartistes il appariait la Tordue et les TĂȘtes Raides, Zazie et Obispo. VoilĂ lâambiguĂŻtĂ© du spĂ©-popu, toujours un peu suspect en raison de ses frĂ©quentations ou de mĂȘme de ses conditions dâexercice Massive Attack diluĂ© » dans Bercy, ai-je lu une fois. Une posture riche, Ă©videmment, mais pas forcĂ©ment enviĂ©e. Daniel Lavoie, ou quelque chose de franciscain Daniel Lavoie sur scĂšne, hier soir, aprĂšs le concert de Tokio Hotel Ă Bercy. Contraste bienvenu entre lâĂ©normitĂ© dâun jeu de signes tout en surface et la petite forme nue obsĂ©dĂ©e du y a chez lui le minimum de lâexcentricitĂ©, de la rupture avec nos usages humains ordinaires, de la conduite fantasque seul en scĂšne, il joue du piano en chaussettes ; il a Ă©crit et bien Ă©crit ses textes entre les chansons⊠Pour le reste, il a Ă©tĂ© bĂ©ni. Des mots de force et de cĆur, une poĂ©sie tout entiĂšre de fraternitĂ©, la libertĂ© de jeter des images toujours neuves sur les meilleurs sentiments possibles. Il est au point exact entre le romantisme de Julien Clerc et le sens du verbe de LĂ©o FerrĂ©, tout autant enflammĂ© que cĂ©rĂ©bral, tout autant musicien que moraliste. Si la chanson peut se parer de noblesse, câest avec un homme tel que lui, dont jâai dit dĂ©jĂ beaucoup de qualitĂ©s et qui sait Ă©lever toujours ce quâil chante Ă un souffle de prophĂšte dans le contexte de son concert, Ils sâaiment trouve une cohĂ©rence assez magique. On a Ă peine lâimpression dâun tube juste les applaudissements au dĂ©but avant, aprĂšs, câest la mĂȘme obsession de lâhumain dans lâhomme, du respect de lâunivers, de la comprĂ©hension dâun ordre Ă nous supĂ©rieur. Ecolo ? Mieux que ça, je crois. Il y a dans ses chansons qui Ă©voquent notre petitesse quelque chose de franciscain pour la bĂ©nignitĂ©, de calvinien pour la radicalitĂ©. Une douceur pressante, une bontĂ© de prĂ©dicateur. Dâ I Like To Move It » Ă CoupĂ© dĂ©calĂ© mania » Il est difficile de rĂ©sister Ă la rythmique du coupĂ© dĂ©calĂ©, avec son temps doublĂ© et son survoltage fervent. Mais en se faisant missionnaire, Ă la recherche dâun crossover lucratif, il ramĂšne Ă la vieille question de la prostitution des musiques du Sud, de leur affadissement, de leur crĂ©olisation, de leur mondialisation. La compilation trĂšs promotionnĂ©e CoupĂ© dĂ©calĂ© mania lance en single un CoupĂ© dĂ©calĂ© dans la citĂ© de Jet Set et Muss qui utilise massivement la ligne de beat dâI Like To Move It, hyper-tube dance dĂ©jĂ solidement amorti. Et on entend partout des emprunts au rap français, au zouk, au rânâb, idiomes qui tous ont leur poids et leur pertinence sur les dancefloors on ne sait si la posture est celle de Kassavâ empruntant au soukouss dans An Malad Aw ou celle dâExile One travaillant maladroitement le reggae dans sa kadans. Si nous sommes dans les mĂȘmes processus qui font chanter la salsa aux ZaĂŻrois et aux SĂ©nĂ©galais dans les annĂ©es 60 ou dans ceux qui fabriquent un tango sous-tinorossien Ă la mĂȘme Ă©poque aux Antilles⊠Et la question du goĂ»t nâa rien Ă y voir les guitares zaĂŻroises du coupĂ© dĂ©calĂ© dâaujourdâhui ne sont peut-ĂȘtre pas seulement une survivance de lâordre gĂ©nĂ©ral des musiques urbaines africaines depuis trente ans ; elles sont peut-ĂȘtre devenues une donnĂ©e idiosyncrasique de la musique ivoirienne, comme les couleurs blues Ă©lectriques sont rĂ©solument chez elles dans la chanson qui est instructif avec une telle compilation, câest que certaines chansons semblent avouer une servilitĂ© touchante, tandis que dâautres sonnent » moins directement obsĂ©quieuses. Mais, lĂ encore, ma perception est forcĂ©ment oblique et trĂšs personnelle, selon ma propre expĂ©rience crĂ©ole, ma propre culture de passionnĂ© des musiques urbaines africaines, mes propres prĂ©cautions Ă©thiques quant Ă lâidĂ©e de crossover⊠Câest dire que le dĂ©bat rĂ©current sur la musique pour le Blanc » et la musique pour nous » nâest pas prĂšs de se clore. Un singulier portrait de Suzy Solidor Suzy Solidor a une drĂŽle de rĂ©putation, entre son Lily MarlĂšne qui lui a apportĂ© de beaux ennuis et sa libertĂ© saphique crĂąnement assumĂ©e. On oublie volontiers sa position Ă lâentre-deux compliquĂ©, quelque part entre les meilleures maniĂšres de la chanson rĂ©aliste les roulements de la voix dans Escale et un poĂ©tisme » un peu hautain de diseuse fiĂšre de lâ PĂ©net sort un CD dâune folle Ă©rudition sur lâart de Suzy Solidor, avec une foule dâenregistrements radio jamais entendu par quiconque a moins de cinquante ans. Dans les dialogues avec les animateurs, on est Ă©bloui par le snobisme de son accent, par la vanitĂ© toute droite de ce quâelle dit dâelle-mĂȘme Je suis une diseuse. Jâai une grosse voix de garçon et le matin, on me dit bonjour monsieur » au tĂ©lĂ©phone. Je ne suis pas du tout une chanteuse. », par le mĂ©pris attentionnĂ© de cette Ă©poque pour lâart populaire de la chansonâŠAu-delĂ de ce portrait dâune Ă©poque, il y a une curieuse interprĂšte, qui aborde Le Parapluie de Georges Brassens avec des gravitĂ©s salonardes, La FiancĂ©e du pirate avec des politesses inattendues, La Chambre de LĂ©o FerrĂ© avec des dĂ©lectations toutes lĂ©gĂšres⊠Une sorte dâenvers mondain de Juliette GrĂ©co, qui trouve des humeurs futiles aux plus noires pages du rĂ©pertoire. Outre la performance de lâexhumation de tels documents et de leur restauration, un portrait sublimement raffinĂ©. Parler de la musique de Brassens A lâuniversitĂ© Brassens, organisĂ©e dans le XVIIIe, Ă Paris, beaucoup de gens parlent et disent des choses fortes. Claude BarthĂ©lĂ©my sort la guitare et dit de trĂšs justes choses sur la musique de Brassens. Ce nâest pas un hĂ©ros de la guitare, mais un frangin, un peu comme Keith Richards. » Il parle des Ă©carts de tessiture, comparant par exemple la petite quinte de la mĂ©lodie de TombĂ© pour la France d'Etienne Daho et les larges Ă©carts de Je me suis fait tout petit. Remarque quâil met la complexitĂ© Ă la portĂ©e de tout le monde. »Il pose une bonne question sur la qualitĂ© singuliĂšre de ces musiques Ă©crites pour ne pas ĂȘtre arrangĂ©es, de prĂ©senter tout Ă fait nues ses mĂ©lodies. Il faudrait prolonger par une rĂ©flexion sur la rythmique de ses chansons, tant on sait quâil en a travaillĂ© beaucoup en sâaccompagnant en frappant sur un bord de table. Il faudrait aussi rĂ©flĂ©chir Ă la parole telle que prononcĂ©e par Brassens, Ă son accent tonique, Ă la fonction de la lenteur dans sa maniĂšre de chanter. Je me demande si ce nâest pas lĂ quâil y a le plus de promesses de dĂ©couvertes. Charles Aznavour, fol orgueil, belle franchise Mardi soir, premiĂšre dâAznavour au Palais des CongrĂšs. On nây croit pas, Ă©videmment, Ă cette longĂ©vitĂ©, mais il prĂ©vient au bout dâun moment que, tant que la voix va, il continuera. Le micro tremble un peu dans la main, la justesse est parfois rĂ©tive il cherchait le ton de lâAve Maria avec un brin de nervositĂ©, quand mĂȘme et il garde une ferveur crĂąne et finalement assez joyeuse. Jâai beaucoup aimĂ© quâaprĂšs Pour faire une jam, il demande Ă son groupe de reprendre toute la chanson avec un tempo plus vif, un tempo de gamin des annĂ©es 50 â un tempo sur lequel lui-mĂȘme a un peu de mal Ă ne pas sâ surtout, surtout, il y avait Jâabdiquerai, huitiĂšme chanson du concert et suite de Je mâvoyais dĂ©jĂ â quâil ne chante pas, dâailleurs. Jâabdiquerai est sans doute la couronne dâun 2 dĂ©cembre 1804 quâil se pose lui-mĂȘme sur la tĂȘte, le long inventaire de ses adieux, chaque adieu Ă©tant une gloire dâune carriĂšre de lĂ©gende. Comment ne pas saluer le phĂ©nomĂ©nal orgueil de ces vers-lĂ Et sâil me reste encore un beau spectacle Ă faire/Un bel enterrement flatterait mon ego »⊠Personne ne pourrait oser parler ainsi, sauf lui, entrĂ© au PanthĂ©on de son vivant. Quand je lâai rencontrĂ© la semaine derniĂšre, il avait un grand sourire sur le plaisir que lui fait la gĂȘne de ses pairs devant cette chanson. Mais, enfin, quelquâun a dit tout haut les plaisirs vaniteux de ce mĂ©tier, a Ă©cartĂ© les rideaux sur le rĂȘve de se survivre. Sophie TĂ©rol, glace et feu Que sait-on faire des fantaisistes en France ? Peut-on admettre quâune chanteuse soit avec autant de pertinence drĂŽle et dramatique, bouffonne et romantique ? Je ne cache pas, depuis quelques annĂ©es, mon enthousiasme pour Sophie TĂ©rol, dont je nâai pas lâimpression quâelle conquiert facilement une place au soleil â plutĂŽt une aura discrĂšte, cantonnĂ©e aux parages de la chan est pour un mois Ă Kiron en dĂ©but de soirĂ©e, juste avant Karim Kacel, je suis retournĂ© la voir. Quelques nouvelles chansons et toujours lâampleur de son incroyable grand Ă©cart lâextrĂȘme gauloiserie du refrain Il est aux waters Paulo, il a une fidĂšle gastro » et ses bouleversantes chansons dâamour Mais quâest-ce donc que lâamour quand on est seul chez soi ? ». Son personnage est toujours aussi unique, entre une sorte de fureur comique qui assume toutes les dingueries gros numĂ©ro sur Jâai un zizi et la fĂȘlure amoureuse mi-hystĂ©rique, mi-fantasmĂ©e. Câest une Barbara qui ne croirait plus au bonheur en mĂȘme temps quâune Annie Cordy qui ne voudrait pas de Broadway â une peine et un rire Ă la fois dans une audace dâ comment un personnage tel que celui-ci peut-il se rendre soluble dans les mĂ©dias Ă large spectre, avec sa nuit si sombre et son soleil si radieux ? Il lui faut forcĂ©ment le temps dâĂȘtre glace et feu, sans espoir de jamais parvenir Ă la tiĂ©deur, et tout cela est plus que difficile par les temps qui courent. Sarclo, le garçon qui crache sur les tombes Nouvel album de Sarclo. Toujours furieux, toujours tendre, quelque chose dâun bel humain. Il nâaime pas les riches, ce qui nâest pas un mauvais sentiment. Il parle beaucoup dâamour, ce qui est une saine a fait aussi une chanson câest la plus courte, 1â47 qui dit A la mort de Pierre BĂąche-Lait/Je mâai fait une poĂȘlĂ©e de rognons/En chantant dâun air guilleret/Tâes mort. Jâai mis du citron ». Moi, jâaimais bien Pierre Bachelet. Il nâavait pas fait que des bonnes chansons. Et alors ?Je me suis demandĂ© â connement, mais demandĂ© quand mĂȘme, puisque une chanson me posait la question â si je prĂ©fĂšre Bachelet Ă Sarclo ou Sarclo Ă Bachelet. On demanderait Bachelet, Sarclo ou Brassens, je saurais qui ; ou alors Bachelet ou Brassens, ou alors Sarclo ou Brassens. Mais Bachelet ou Sarclo... Câest comme choisir entre steak-frites et cĂŽte de porc-frites, pile ou face, Badoit ou San rebelle et un chanteur de variĂ©tĂ©s ? Je ne pense pas que Bachelet a fait exprĂšs de toucher le public, que Sarclo fait exprĂšs dâĂ©crire des chansons qui nâatteignent pas le prime time â question de conformation, dâĂ©poque, de pas de pot, peu importe aprĂšs tout ; le plus grand mensonge que lâon puisse profĂ©rer dans ce mĂ©tier est peu importe que je vende mille disques ou un million ».Dans lâimmĂ©diat, je suis bien content que Sarclo soit toujours vivant. Je le reverrai avec plaisir sur scĂšne, jâai envie quâil sorte encore des disques. Je nâaimerais pas que quelquâun aille cracher sur sa tombe. Je ne suis pas pressĂ© dâĂ©crire sa nĂ©crologie. Au demeurant, je crois que celle que jâai faite pour Bachelet Ă©tait vraiment sincĂšre. Johnny Hallyday, la sĂ©duction de la mesure Voici donc que Johnny ne crie pas. Nous commençons Ă recevoir les copies de presse du CĆur dâun homme, son nouvel album qui sortira le 12 novembre et câest peut-ĂȘtre cela la premiĂšre surprise un Johnny Hallyday qui adopte un chant moins expansif, moins exclamatif, moins obsessionnellement viril. Il commence Ă donner de la voix seulement au cinquiĂšme titre, Vous madame, aprĂšs avoir pourtant traversĂ© quelques titres dans lesquels, en dâautres temps, il aurait mis tous les vumĂštres dans le quâon nâaille pas me dire que câest parce que le concept de cet album est dâaller vers le blues classique. Mais je me souviens avoir entendu Yvan Cassar sâinterroger sur le tout-Ă -fond-tout-le-temps de Johnny. Sur une bonne partie de cet album, câest comme si convergeaient les idĂ©es de mesure et de sincĂ©ritĂ©. On voit bien ce qui aurait pu ĂȘtre fait de Que restera-t-il, chanson sans grandes ailes de Didier Golemanas on connait des albums sur lesquels seront montĂ©s de couplet en couplet une grosse escouade de cuivre et un lourd plafond de chĆurs tenant les notes fortissimo, des albums sur lesquels Johnny aurait sorti la bonne grosse voix jaillie des tripes, le front en sueur et les poings serrĂ©s. LĂ , tout tient en un bon country-blues Ă peine beurrĂ© de pedal steel on retrouve ses majuscules en caractĂšres gras ici ou lĂ , comme dans Ma vie avec Abraham Laboriel, pour le recours constant au canon de marine ou Ce que jâai fait de ma vie ah ben, en voilĂ une thĂ©matique quâon la frĂ©quente !. Mais on aurait pu craindre lâattaque des grosses paluches dans sa reprise de Sarbacane de Cabrel â eh non !On dirait quâil abandonne ses habitudes au profit dâune orthodoxie dans Tâaimer si mal avec Taj Mahal en guest star, il ne sâamuse pas Ă essayer de dominer la forme, la bonne pratique, le clichĂ©. Au passage, ne refusons pas de goĂ»ter le texte de Marc LĂ©vy Je vais tâhaĂŻr si bien/Que je serai fou de toi/Et coulent dans tes veines/Mon opium et ma peine/Je veux sentir ta bouche/Te coller Ă ma peau ». Je pense que, quand je parlais des questions dâesthĂ©tique dans la chanson française avec les Ă©tudiants du DESS Ă Angers, ce texte aurait trĂšs bien collĂ© pour le module sur sens vs abstraction ». Un beau modĂšle de prolifĂ©ration de signes sans souci de leur cohĂ©rence de dĂ©tail, quelque chose qui fait penser aux Ă©volutions des textes de Mick Jagger pour les quelques derniers albums des Rolling Stones. ClichĂ©s et abstraction, clichĂ©s et dĂ©collage des rĂ©alitĂ©s tangibles. Enfin, câest une autre histoire, mais je pourrais continuer jusquâĂ demain matin.Curieusement, cet album est dâautant plus sĂ©duisant quâil montre un Johnny dĂ©pouillĂ© de ses sĂ©ductions les plus usuelles, mais sans jamais prĂ©tendre Ă une originalitĂ© nouvelle. Un coup de gĂ©nie, peut-ĂȘtre la rĂ©volution par lâordinaire, le renouvellement par le classicisme, le retournement par le lieu commun⊠Joli puis une belle chanson, franchement, Chavirer les foules, de Michel Mallory Une idĂ©e forte sur un bon thĂšme/Qui sonne bien, qui sonne actuel/Un truc qui parle de nos problĂšmes/De nos amours et de nos peines/En un langage universel/Ăa, ça fait chavirer les foules ». Voici qui me rappelle une chanson enregistrĂ©e il y a presque quarante ans, Hit parade, pour le film Les Poneyttes, bien oubliĂ© depuis Dans un fauteuil vous ĂȘtes lĂ /Sans problĂšmes et sans tracas/Moi je dois chercher dĂ©jĂ /La chanson qui sera dans le hit-parade ⊠Une chanson qui devra plaire/Au public voilĂ lâaffaire/Qui parlerait de lâamour/DĂ©sespĂ©rĂ© sans retour ». Michel Fugain peut-il ĂȘtre un devin ? Câest comme un artisan qui regarde les travaux quâon a fait chez vous qui demande Et il vous a fait payer combien ? » Conversation mercredi avec Michel Fugain, qui en vient Ă la condition dâartiste prĂ©sent depuis quarante ans, Ă lâexpĂ©rience de lâaĂźnĂ© qui voit, sous les Ă©normes succĂšs du moment, qui va rester et qui va disparaitre. Un regard qui ne se partage pas, affirme-t-il. Si on aime le saucisson, on ne va pas derriĂšre voir travailler le charcutier. » Mais en revanche il peut y avoir lâĆil de lâartisan et ses sous-entendus quand il regarde le boulot de son collĂšgueâŠJe suis curieux de tout cela, Ă©videmment. Jâai bien sĂ»r des intuitions, parfois mĂȘme des prĂ©dictions motivĂ©es, mais il y a toujours la part de mystĂšre, dâimprĂ©dictibilitĂ© irrĂ©ductible. Ceci dit, je pense quâil y a toute une part de ce mĂ©tier qui est transparente, qui est pour une part objectivable. Quand on est backstage ou dans les allĂ©es dâun festival avec Jean-Claude Camus ou Olivier Poubelle â quâon peut prendre pour les symboles de deux gĂ©nĂ©rations de producteurs â, on entend forcĂ©ment tomber des jugements lapidaires qui expliquent pourquoi ils nâont pas voulu tourner Untel ou pourquoi ils se sont sĂ©parĂ©s dâUntel. Et il y a forcĂ©ment, outre leur dĂ©cision dâentrepreneur, quelque chose qui sâattache au fonctionnement gĂ©nĂ©ral de notre sociĂ©tĂ©. Par exemple, sans parler de ces deux producteurs-lĂ , je me souviens de ces deux annĂ©es au cours desquelles lâĂ©norme majoritĂ© des gros tourneurs ont bazardĂ© leurs artistes de rap. Mouvement gĂ©nĂ©ral, avant le backlash commercial et idĂ©ologique. Tous ces gens-lĂ ont une compĂ©tence, des rĂ©fĂ©rences, un savoir collectif et individuel qui peut sans doute Ă©clairer une bonne partie des Ă©volutions culturelles et commerciales dans le domaine des musiques oĂč se trouve la limite ? La part dâimprĂ©visible est-elle la mĂȘme que la part dâinexplicable ? Autrement dit peut-on prĂ©voir si Rose aura un gros succĂšs et pas Orly Chap ? peut-on vraiment comprendre, a posteriori, pourquoi Rose et pas Orly Chap ? Evidemment, câest lĂ toute la question Ă partir de quand et jusquâĂ quand ne sait-on pas ? Et quand Julien Clerc se dĂ©couvre en premiĂšre partie de Gilbert BĂ©caud Ă lâOlympia et quâon voit, toujours Fugain dixit, un soleil », ne peut-on pas le voir aussi quand passe un des mĂ©tĂ©ores de lâĂ©poque ?Comme critique autant que comme cinglĂ© de chanson, je me pose souvent ce genre de question peut-on voir, deviner, prĂ©dire ? Et pourquoi, quand jâavais raison sur Vincent Delerm, me suis-je trompĂ© sur Arielle ? Et Ă partir de quand sait-on mieux prĂ©voir ? Fugain peut-il ĂȘtre sĂ»r de lui aprĂšs quarante ans dans la chanson, ou cela fait-il quarante ans quâil est sĂ»r ? Le nouveau modĂšle Ă©conomique le contre-exemple Radiohead Le nouveau modĂšle Ă©conomique de la musique enregistrĂ©e ressemble de plus en plus au bonneteau des rues louches â le OĂč quâest-y ? OĂč quâest-y ? » du camelot, le chaland qui ramasse trois biftons sans rien comprendre, le comparse fĂ©brile, la complicitĂ© tacite des spectateurs qui regardent le pigeon se faire plumer⊠On nous raconte beaucoup que lâon va trouver de nouvelles solutions, quâil faut ĂȘtre inventif, quâil faut briser les tabous de la vieille industrie et de ses nouveau choc Radiohead qui annonce que son prochain album sera tĂ©lĂ©chargeable Ă un prix librement fixĂ© par ses acheteurs. Joli coup. Ăa repart pour un tour de babil sur le nouveau modĂšle, sur les nouvelles ambitions, sur les dĂ©fis formidables que lâĂ©poque nous propose. OĂč quâest-y ? OĂč quâest-y ? », encore une reste que les coups » de la nouvelle Ă©conomie du disque, que les prĂ©mices ce nouveau modĂšle Ă©conomique ont quelque chose en commun lâalbum de Cerrone couplĂ© avec les tĂ©lĂ©phones Samsung premier disque dâor digital », Prince qui sacrifie les ventes en magasins en Grande-Bretagne pour mettre son CD dans un journal, Madonna qui rĂ©serve son single Ă un opĂ©rateur de tĂ©lĂ©phone, Paul McCartney qui sort son album dans les cafĂ©s Starbucks, Manu Chao qui vend SibĂ©rie mâĂ©tait contĂ©ee dans les kiosques Ă journaux⊠Tout cela ne concerne que des artistes qui ont explosĂ© au temps du vieux modĂšle Ă©conomique, qui ont imposĂ© nom, image et back catalog Ă lâĂ©poque du CD vendu Ă la câest peut-ĂȘtre ça qui rend toutes ces dĂ©monstrations peu convaincantes sans les millions de CD vendus dâOK Computer, Radiohead aurait-il cette puissance aujourdâhui ? sans trente ans de commerce du vinyle et du CD, Cerrone pourrait-il contourner les rĂšgles auxquelles il sâest si longtemps soumis ?Je me souviens des singles de Radiohead Ă lâĂ©poque de Kid A, sortis tous en trois ou quatre versions avec des bonus et des remixes diffĂ©rents, et des pochettes avec variantes selon les pays, pour tondre le fan complĂ©tiste ». Ăa, câĂ©tait la belle Ă©poque du racket par le CD. Mais maintenant, Yorke parle dâun nouveau rapport avec le public. Câest gentil.On revient Ă la polĂ©mique David Bowie dâil y a quelques annĂ©es, lorsquâil parlait de la mort du droit dâauteur cette posture militante est-elle tenable lorsquâil sâagit de construire une carriĂšre, dâinvestir sur un pari esthĂ©tique ? PrĂ©tendre que le droit dâauteur nâa plus de sens, nâest-ce pas prĂ©cisĂ©ment le propos dâun artiste qui a construit sa prospĂ©ritĂ© et sa libertĂ© artistique sur des lustres de droits dâauteur mĂ©ticuleusement perçus ?Le nouveau modĂšle Ă©conomique tel que dessinĂ© lĂ convaincrait sâil parvenait Ă fonctionner sans sâappuyer sur lâunivers ancien. Mais lĂ , on ne voit toujours rien venir qui puisse refabriquer de la richesse. Cette bonne vieille richesse qui a installĂ© le panthĂ©on que lâon rĂ©vĂšre, toutes gĂ©nĂ©rations confondues. Etienne Daho, jamais aussi bien Les critiques sĂ©rieux doivent sâabstenir dâemployer les adverbes jamais et toujours. Donc nâhĂ©sitons pas jamais un disque dâEtienne Daho nâa Ă©tĂ© aussi beau que LâInvitation, qui sortira dĂ©but novembre. Jamais sa voix nâa Ă©tĂ© aussi proche, jamais il nâa Ă©tĂ© aussi fiĂšrement en apesanteur entre dĂ©pression et fĂ©licitĂ©, jamais il nâa Ă©tĂ© autant en harmonie avec lâorchestration de ses chansons David Sinclair Whitaker lui-mĂȘme. On en reparlera, puis il y a avec lâalbum un petit disque de cinq reprises en anglais Little Bit of Rain de Fred Neil, I Canât Escape From You dâHank Williams, Cirrus Minor de Pink Floyd, My Girl Has Gone de Smokey Robinson, Glad to be Unhappy de Rodgers et Hart. Merveilleux accent français, choix superbe, rĂ©fĂ©rences lettrĂ©es et Ă©tourdissantes il faut comparer son Little Bit of Rain valeureux et sensuel, avec celui de Karen Dalton, dĂ©chirĂ© et agonisant, deux Ă©tats de lâĂąme si opposĂ©s et rĂ©vĂ©lateursâŠ, arrangements Ă des sommets de richesse. Dans lâexercice de la reprise frenchy, je crois que je nâai jamais encore jamais ! Ă©tĂ© sĂ©duit Ă ce point par la cohĂ©rence et le goĂ»t dâun regard sur le bagage anglo-saxon de Broadway au prog-rock, du folk urbain Ă lâapogĂ©e de la soul⊠Nous ne sommes pas encore Ă Johnny Cash chantant tout ce quâil aime dans les albums American Daho a au moins trente ans devant lui, avec son ventre plat et sa vie saine, mais il y a une sorte de souverainetĂ© dans lâapproche qui me touche beaucoup. Il semble chanter ce rĂ©pertoire comme Brassens chante Mireille et Jean Nohain ou Charles Trenet, avec plus de connivence que dâengagement, plus de mĂ©moire de soi-mĂȘme que de rĂ©vĂ©rence aux grands modĂšles, et sans rien cĂ©der nulle part Ă la tentation de lâimitation. Denis Cuniot, le klezmer en solitaire Câest fort agrĂ©able de revenir de temps Ă autre au disque Confidentiel Klezmer de Denis Cuniot. Depuis sa parution il y a quelques mois, je le reprends rĂ©guliĂšrement pour ses mystĂšres autant que pour ses qualitĂ©s familiĂšres â lâoxymoron, dâabord, de jouer de la musique klezmer en solo au piano ; lâĂ©vidence, ensuite, dâune telle le son, il y a les mĂ©diums mĂ©talliques qui font penser Ă la maniĂšre dont Keith Jarrett manie aussi les ostinatos. Et il y a ces aigus grenus et envoutĂ©s, parents des Orients du qanun ou du santour. Et surtout une incroyable grammaire rythmique qui avoue tout, qui assume et revendique une identitĂ© musicale dâune virtuositĂ© magnifique autant que dâune insondable imagine que peut-ĂȘtre jadis et lĂ -bas cette musique a Ă©tĂ© jouĂ©e par un pianiste solitaire. Mais Ă©tait-ce un pianiste Ă©quipĂ© de ce matĂ©riel harmonique, de cette vision de lâespace, de cette richesse dans les approches mĂ©lodiques ? Etait-ce un pianiste qui jouait tout ensemble la musique et le dĂ©sir de musique ?Autrement dit, la musique traditionnelle, la musique des musiciens routiniers, la musique des premiers jours du monde, est-elle trahie ou magnifiĂ©e par notre idĂ©e de lâinterprĂšte crĂ©ateur, du musicien libre dâaller au-delĂ de sa culture ou de sa partition, ce qui est en lâoccurrence la mĂȘme dĂ©marche ?Ce que jâaime chez Denis Cuniot en solitaire, câest justement lâexploration personnelle dâune tradition, dâun corpus collectif, dâune humeur historique. Et que cette exploration personnelle est magnifiquement respectueuse du klezmer ancien. On peut mĂȘme imaginer quâil y prend le geste originel des klezmorim sans lâurgence de la danse, de la piĂšce dans le chapeau, des frottements humains qui faisaient jouer russe, ukrainien ou parisien en Yiddishland. Une sorte de klezmer sans lâhistoire, et dans la paix, et dans la richesse culturelle de notre siĂšcle â celui qui en sait le plus long sur la musique. Lionel Florence et Jacques PrĂ©vert une bonne histoire Maintenant, il y a prescription. Jâai tenu ma langue pendant sept ans. Je peux donc raconter une des mes aventures prĂ©fĂ©rĂ©es dans la chanson française. En 2000, sort lâalbum ChĂątelet-Les Halles de Florent Pagny. Je nâai pas grand-chose Ă en dire, en fait plus de poitrail que de cĆur, plus de front que de cervelle, mais des variĂ©tĂ©s solides comme on en Ă©coute sur le PĂ©riphĂ©rique ou en attendant son sec-beurre au comptoir. Et mĂȘme plutĂŽt du charme, pour tout dire, ce truc singulier de Pagny qui cogne dans le sternum et donne envie dâacheter un pantalon de il y a sur ce disque une chanson assez forte, Un mot de PrĂ©vert. Ăa dit Sur tous les frontsSur tous les mursJe ne graverai qu'un seul motSur chaque pierreDans chaque fissureSur tous les toitsDe tous les montsMoi je me ferais toujours l'Ă©choDe la seule voixEn laquelle je croisJe saurai partout l'Ă©crireEn braille et en versSi j'avais Ă retenirUn mot de PrĂ©vert ».Ăa vous rappelle quelque chose ? A moi aussi. Jâai appelĂ© lâattachĂ©e de presse qui a fait le lien avec le chef de produit, qui lui-mĂȘme a fait le lien avec Lionel Florence le parolier ou Florent Pagny lui-mĂȘme, je ne me souviens plus. Quelques jours plus tard, rĂ©ponse la chanson Un mot de PrĂ©vert fait rĂ©fĂ©rence au poĂšme LibertĂ©, comme jâen avais le pressentiment. Oui, oui, tout le monde le connaĂźt Sur mes cahiers d'Ă©colierSur mon pupitre et les arbresSur le sable sur la neigeJ'Ă©cris ton nom »Evidemment, Je saurai partout lâĂ©crire » ou Je ne graverai quâun seul mot », câest une allusion Ă cette premiĂšre strophe quâon a tous apprise Ă lâĂ©cole. On en est bien sĂ»r ?, ai-je demandĂ©. Oui, oui, JâĂ©cris ton nom, libertĂ© », bien ce nâest pas un poĂšme de Jacques PrĂ©vert. Câest un poĂšme de Paul Eluard. SacrĂ© Lionel Florence.
\n \ncarla bruni jouait de la guitare remix
Hey Carla Bruni jouait de la guitare (M.I.L.S tres) Carla Bruni jouait de la guitare, on a acheté les-nÎtres et on tire sur eux (binks, binks) Vive le terrain de shit et d'beuh, 20 kilogrammes dans la citadine Et si t'adhÚres, dis à ton copain de prendre son bout (tiens, tiens), 26, bin-binks (hey, retiens) Ninho parle également d'un marché de drogue trÚs proliférant en parallÚle
PubliĂ© dans guitare acoustique et Ă©lectro Auteur Message Custom Supra utilisateur Inscrit le 22 Dec 03 Localisation - RĂ©pĂ©tition du dernier message de la page prĂ©cĂ©dente PubliĂ© par le 15 Jul 08, 0028 woua c'est du custom shop au moins lĂ ! Haut Hackett Custom Ultra utilisateur Inscrit le 19 Jun 04 Localisation LĂ oĂč il y a des copeaux ... PubliĂ© par Hackett le 15 Jul 08, 0105 _________________ Haut Page 2 sur 2 Guitare de carla bruni âș dĂ©but du sujet Accueil forum -> Guitare MATERIEL > Forum par marques > Topics Pro Fabricants > [Guitare] > Basse > Amplification > PĂ©dales, effets, home-studio > Accessoires et lutherie > Batterie et percussion > Clavier et piano > Chant et autres instruments > Le coin du bricoleur > Achat / Vente / Echange APPRENDRE > ThĂ©orie > Technique > Home-studio GROUPE / ARTISTE > Groupe / Artiste > Concerts > Petites Annonces Musiciens > Recherche de tablatures DIVERS > Bla bla et guitare > Backstage >
PHOTOâ Carla Bruni : sa fille Giulia lui pique ses vĂȘtements, elle a bien grandi ! Soucieuse de ne pas rĂ©vĂ©ler le visage de sa fille sur les
Rencontre amusĂ©e dans la maison-studio oĂč lâex-TĂ©lĂ©phone et jurĂ© de The Voice» redevient guitariste addict et rocker maĂźtre des lieux raccompagne jusqu'Ă l'huis de sa gentilhommiĂšre Ă une encablure impressionniste de Barbizon. Sauf que Louis Bertignac, en promo pour un dernier album intitulĂ© Suis-moi, sort tout juste de la piscine oĂč le photographe a tentĂ© de noyer ce frileux Ă chair de poule. Et c'est en peignoir d'oĂč dĂ©passent ses mollets de coq et en claquettes Scholl qui lui font le pied beau, que ce rocker trĂšs Mangeclous dans l'allongĂ©, le dĂ©gingandĂ© et la fantaisie vient saluer les visiteurs. Vapotant son parfum rĂ©glisse comme s'il tirait sur un fume-cigarette, le grand escogriffe Ă la lenteur envapĂ©e et Ă la moquerie en coin, se rĂ©gale de croiser le villageois domiciliaire. Bertignac est nĂ© Ă Oran, a grandi dans le XVIIe arrondissement de Paris, a passĂ© vingt-cinq ans dans une maison au PrĂ©-Saint-Gervais de l'autre cĂŽtĂ© du pĂ©rif et le voilĂ rendu en lisiĂšre de la forĂȘt de Fontainebleau. Dans l'ancienne demeure de Didier Lockwood, violoniste de jazz, la cour est pavĂ©e. A main gauche, il y a le saint des saints, le studio sophistiquĂ© et restaurĂ© oĂč Bertignac compose, improvise, rĂ©pĂšte. En ce lieu de fĂ©licitĂ© et de plĂ©nitude, ses nuits sont blanches et ses jours toujours fĂ©riĂ©s. Dans la maison principale, une longue table flanquĂ©e de chaises Ă cornes d'auroch accueille la compagnie qui est souvent nombreuse et facilement festive. Les musiciens viennent, ici, en rĂ©sidence et trouvent facilement Ă dormir, les dĂ©pendances Ă©tant vastes, afin que se prolongent les sessions. A l'Ă©tage, il y a les chambres des filles de ce pĂšre tardif et envoĂ»tĂ©, sĂ©parĂ© et Ă©poustouflĂ© de ce bonheur insoupçonnĂ©. Elles ont 10 et 7 ans et font valser la fantaisie du gamin Ă©ternel parti loin en des contrĂ©es incertaines mais revenu de rien du tout. Entre massifs de fleurs et jardin potager, des chats jouent au soleil. La mĂšre, rouquine miniature, flanque des peignĂ©es Ă ses deux rejetons trois fois plus gros qu'elle. DerriĂšre un mur de craie, des chevaux sautent des oxers dans une prairie mise Ă disposition par Bertignac. Pas dĂ©muni du tout, ce dernier a aussi rachetĂ© la maison des voisins afin de protĂ©ger sa revoir, la tĂ©lĂ©. PrĂšs de la piscine, une table de ping-pong attend le sportif en chambre qui se contente d'exploits Ă raquette. Bertignac se dispense volontiers des footings en sous-bois et de la musculation sur les instruments qui peuplent son salon. Copain de Noah, il aime s'Ă©crouler sur canapĂ© pour suivre les matchs de tennis, de foot et de rugby. VoilĂ le seul usage du petit Ă©cran que supporte le jurĂ© de The Voice. Longtemps, Bertignac est restĂ© le guitariste de TĂ©lĂ©phone. Pour toujours, il Ă©tait le Keith Richards d'Aubert-Jagger. Le groupe a beau avoir explosĂ© voici prĂšs d'une gĂ©nĂ©ration, la mĂ©moire est longue qui crucifie chacun Ă l'heure de sa gloire fatale. LĂŠtitia, 26 ans, sa compagne, en tĂ©moigne quand elle raconte leur rencontre On m'avait offert un billet pour un concert de Louis. Je n'avais pas trop envie d'y aller. TĂ©lĂ©phone, c'Ă©tait loin, c'Ă©tait bon pour mes parents. Et puis voilĂ !» Depuis le dĂ©branchement du quatuor, Bertignac a volĂ© de ses propres ailes. Il a continuĂ© Ă composer ses musiques et Ă chanter les textes des autres sur des scĂšnes oĂč il adore se produire. Au tournant du siĂšcle, il s'est fait producteur et arrangeur d'albums. Carla Bruni ou Joyce Jonathan en ont bĂ©nĂ©ficiĂ©. Mais c'est le tĂ©lĂ© crochet Ă l'aveugle de TF1 qui en a fait un personnage populaire. EntourĂ© de Jenifer, Garou et Florent Pagny, il a jouĂ© les coachs un peu ours. Cela lui a valu une notoriĂ©tĂ© qui l'a amusĂ© avant qu'elle ne finisse par l'encombrer et qu'il dĂ©cide de mettre le holĂ pour repartir en tournĂ©e. RemplacĂ© par Mika, il en plaisante Il m'a fallu attendre d'avoir 60 ans pour devenir un sex-symbol.»Il exagĂšre un peu, beaucoup. LâĂ©chalas affirme avoir laissĂ© passer bien des opportunitĂ©s Ă force de se cramponner Ă sa guitare jusquâĂ lâaube blanche au lieu dâenlacer la hanche offerte. On nâest pas obligĂ© de le croire⊠en tout cas, lâaffichage tĂ©lĂ© a remis en faveur sa dĂ©contraction joueuse et sa nonchalance au cap NĂšgre. Il est dĂ©jĂ un guitar-hĂ©ros au faĂźte de sa gloire quand il croise Carla. Elle a 18 ans. Elle n'est pas encore mannequin vedette, ni chanteuse malicieuse ni femme Ă©lysĂ©enne, mais elle est dĂ©jĂ hĂ©ritiĂšre se payant un taxi depuis Paris jusqu'Ă Chalon-sur-SaĂŽne pour le retrouver. En 2008, Bertignac vit une rupture dĂ©licate avec la mĂšre de ses filles. Bonne copine, Carla le fait venir au cap NĂšgre. Et, c'est ainsi que Luigi», comme elle le surnomme, se retrouve en une de Voici, nageant entourĂ© du couple prĂ©sidentiel, brassant le nez haut car notre homme dĂ©teste mouiller sa chevelure argentĂ©e. Le matin, Luigi dort tandis que les Nico-Carla font leurs abdos et leur vĂ©lo. A table, Bertignac s'emploie Ă faire parler Sarko. Ce qui n'est pas trĂšs difficile⊠Angela Merkel serait trop prudente, l'ambassadeur en Syrie va entendre parler du pays, et patati et patata. S'il avait insistĂ©, le rocker aurait fini par choper le code de la bombe atomique. ApprĂ©ciation a posteriori Humainement, Sarko, c'est un bon mec. Et puis, il aime vraiment Carla. Il me disait "Louis, t'es au plus mal, t'en chies, mais ça va s'arranger. Y a six mois, moi aussi, j'Ă©tais au fond du trou. Et maintenant, regarde, je suis avec la plus belle femme du monde.» CĂŽtĂ© idĂ©es, Bertignac a le sens politique Ă©vanescent. Il rigole de sa capacitĂ© Ă ĂȘtre Ă contretemps, Ă contre-cycle. Il a votĂ© oui au rĂ©fĂ©rendum europĂ©en de 2005 et a choisi Bayrou quand personne n'en voulait plus. DĂ©sormais, il se tient en retrait. Se contente de signer la pĂ©tition d'Antoine, le chanteur, pour la prostitution choisie ou de rĂąler contre la rĂ©forme des rythmes scolaires qui lui torpille ses vendredis soirs avec ses et encore Carla. Un connaisseur nous avait dit Tu verras, c'est un "zikos". Tu lui mets une guitare entre les mains et il est heureux.» Exact, mais Bertignac, c'est plus que ça. Il parle sans frein, entre auto-ironie et rĂȘverie Ă©veillĂ©e. Les cliquets ont sautĂ© qui verrouillent tant de discours calibrĂ©s. C'est Ă la fois rĂ©jouissant et profond, jamais sentencieux, jamais laborieux. De la judaĂŻtĂ© paternelle, il se dĂ©leste sans affect. Il dit N'oublions pas que c'est l'homme qui a inventĂ© Dieu et pas l'inverse.» Il Ă©voque son goĂ»t pour la science-fiction Van Vogt, Asimov, Dan Simmonds. Il raconte comment il a proposĂ© aux majors, sans succĂšs, un systĂšme d'audimat couplĂ© Ă la licence globale. Avant d'avouer hilare Quand je n'arrive pas Ă retrouver un de mes anciens morceaux, je tĂ©lĂ©charge.» Et, puisqu'on le relance, il raconte Mick Jagger. TĂ©lĂ©phone enregistre le jour, les Stones leur succĂšdent de nuit. Admiratif, Bertignac s'incruste, se rendant utile en fournissant les bons produits rĂ©clamĂ©s. Quelques annĂ©es plus tard, Louis se balade bras dessus, bras dessous avec Carla. Et qui vient lui taper sur l'Ă©paule, se rappelant Ă son souvenir ? Ce brave Jagger, trĂšs demandeur qu'il lui prĂ©sente la jeune dame. Ce que, bon bougre, Luigi fait sans Audoin DesforgesEn 7 dates23 fĂ©vrier 1954 Naissance Ă Oran AlgĂ©rie. 1976-1986 TĂ©lĂ©phone. 1986-1990 Les Visiteurs. 2002 Produit l'album de Carla Bruni. 2011 Chevalier des arts et lettres. 2012-2014 JurĂ© Ă The Voice et The Voice-Kids. 15 septembre 2014 Suis-moi Polydor.
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carla bruni jouait de la guitare remix
CarlaBruni a partagé une vidéo de sa fille Giulia en train de chanter sur Instagram, ce lundi 1er février. Et on peut dire que la fille de Carla Bruni et Nicolas Sarkozy semble avoir hérité
Abonnez-vous Ce 6 octobre, Carla Bruni a fait de tendres confidences sur le couple qu'elle forme avec Nicolas Sarkozy. © Canal Plus Tandis que son mari, Nicolas Sarkozy, Ă©tait l'invitĂ© d'Anne-Elisabeth Lemoine, sur le plateau de C Ă vous, sur France 5, ce 5 octobre, Carla Bruni, elle, s'est laissĂ©e aller Ă quelques confidences dans En apartĂ©, sur Canal premiĂšre dame de France s'est confiĂ©e sur sa carriĂšre, sur l'Ă©poque qu'elle vit, et surtout sur son amoureux. Elle a d'abord commentĂ© l'extrait d'une interview que l'ancien prĂ©sident de la RĂ©publique avait donnĂ© en 2019 Ă Laurent Delahousse sur France 2 oĂč il y disait d'elle "Elle a Ă©tĂ© une First Lady fantastique. Elle a dĂ©barquĂ© dans un monde quâelle ne connaissait pas par amour pour moi, pour sa famille et pour le pays quâelle reprĂ©sentait. Elle a donnĂ© cinq ans de sa vie comme cela. Elle a fait, me semble-t-il, la fiertĂ© de la France".Souriante, Carla Bruni a rĂ©pondu Ă ces Ă©gards par un affectueux "Qu'il est gentil !" Et d'ajouter Ă propos de leur relation de 13 ans "Je crois qu'on a trouvĂ© un Ă©quilibre tous les deux. Un Ă©quilibre d'amoureux. Si ça ne se voit pas, on a beaucoup de choses en commun".En effet, dit-elle "On est tous les deux trĂšs impĂ©tueux, on est trĂšs vivants, on n'est pas des gens calmes. Ensemble, on se donne le meilleur ... Il me demande mon avis sur ses livres, il me fait cette gentillesse. On Ă©change sur tout, on est amoureux mais aussi vraiment partenaires dans la vie". Et Carla Bruni en a mĂȘme changĂ© d'avis sur l'amour en rencontrant Nicolas Sarkozy. Elle avoue qu'elle prĂ©fĂ©rait jusque lĂ la libertĂ© Ă l'engagement... Les derniĂšres news tĂ©lĂ©
Alexisdans un grand soir nous interprĂšte une chanson de Carla Bruni Ă la guitare.
Quelque chose Lyrics[Paroles de "Quelque chose"][Couplet 1]Quelque chose de tendre s'est levĂ©Quelque chose qui nous hante, qui nous plaĂźtC'est quelque chose qui nous creuse, qui nous fendEt qui nous va comme un gantQuelque chose nous dit que c'est perduQue l'on va s'adorer sans issueEt que l'on va se croquer Ă belles dentsQuelque chose obstinĂ©ment, mmh-mmh-mmh[Refrain]Mais quel est donc ce quelque chose ?C'est la question que tous se posentQuel est ce doux quelque chose lĂ ?Quel est ce bijou d'ici-bas ?[Couplet 2]Quelque chose nous transperce comme une lameQuelque chose nous traverse, nous rĂ©clameSi l'on perd ce quelque chose en cheminOn est comme rĂ©duit Ă rienEt quelque chose nous chavire, nous retientOui quelque chose nous dĂ©chire, nous Ă©treintEt ça nous Ă©treint le cĆur et le corpsEncore et puis oui encore, oui encore[Refrain]Mais quel est donc ce quelque chose ?C'est la question que tous se posentQuel est ce doux quelque chose lĂ ?Quel est ce bijou d'ici-bas ?[Pont]Quelque chose nous emporte, nous rĂ©veilleQuelque chose comme une sorte de merveilleSi tu croisais quelque chose d'aussi beauIl faut te jeter Ă l'eau, oui Ă l'eau[Refrain]Mais quel est donc ce quelque chose ?C'est la question que tous se posentQuel est ce doux quelque chose lĂ ?Quel est ce bijou d'ici-bas ?Mais quel est donc ce quelque chose ?C'est la question que tous se posentQuel est ce doux quelque chose lĂ ?Quel est ce bijou d'ici-bas ?How to Format LyricsType out all lyrics, even repeating song parts like the chorusLyrics should be broken down into individual linesUse section headers above different song parts like [Verse], [Chorus], italics lyric and bold lyric to distinguish between different vocalists in the same song partIf you donât understand a lyric, use [?]To learn more, check out our transcription guide or visit our transcribers forum
humboldtcounty murders 2020 carla bruni jouait de la guitare signification. By 26 May 2022 usc marshall drop in advising 26 May 2022 usc marshall drop in advising
AccueilCultureMusique En partenariat avec Qobuz, plateforme musicale haute qualitĂ© PubliĂ© le 25/01/2013 Ă 1112, Mis Ă jour le 25/01/2013 Ă 2321 La femme de l'ex-prĂ©sident se lance dans une attaque en rĂšgle contre les journalistes. © Emmanuel Foudrot / Reuters/REUTERS Le magazine VSD a pu Ă©couter Little French Songs attendu le 1er avril. Dans ces extraits, la chanteuse ne mĂąche pas ses mots Ă l'Ă©gard des journalistes et dĂ©clare sa flamme Ă son mari. Little French Songs, de Carla Bruni, ne sortira que le 1er avril, mais le magazine VSD a rĂ©ussi Ă l'Ă©couter en exclusivitĂ©. Dans son Ă©dition datĂ©e du 24 janvier 2013, on peut lire les paroles de plusieurs chansons de ce quatriĂšme album. La chanteuse dĂ©die un morceau Ă son mari, Nicolas Sarkozy, et parle des journalistes avec des mots durs, peu habituels dans la bouche de l'ex-mannequin. Loin de l'hommage Ă la douce France» comme pouvait le laisser prĂ©sager le titre de l'album, mĂȘme si une reprise de cette chanson de Charles Trenet figure bien sur le le titre Mon Raymond, Carla Bruni parle de son amour pour l'ancien prĂ©sident de la RĂ©publique Mon Raymond il a tout bon, c'est d'la valeur authentique, pour franchir le Rubicon on peut pas dire qu'il hĂ©site.» Avant de complimenter son mari sur son physique Mon Raymond il est canon, c'est d'la bombe atomique».Puis celle qui avait Ă©crit la chanson RaphaĂ«l pour son compagnon de l'Ă©poque RaphaĂ«l Enthoven, NDLR, Ă©voque le charisme de l'ancien prĂ©sident de la RĂ©publique Quand il dĂ©boule non de non, commence-t-elle, l'air en devient Ă©lectrique. Mon Raymond reste dans l'axe en toute situation critique. Mon Raymond, c'est lui l'patron, c'est lui qui tient la boutique». Et pour finir, elle lui lance ce commentaire pour le moins inattendu Et bien qu'il porte une cravate, mon Raymond est un pirate».Toutes ces heures passĂ©es Ă causer, pour finir oubliĂ©s»Un autre morceau de Little French Songs s'intitule Les Diseurs. Dans ce titre, Carla Bruni ne mĂąche pas ses mots envers les journalistes. Pour la femme de l'ex-prĂ©sident les diseurs caquettent ou croassent, gloglotent, jacassent dans leurs poulaillers». La chanteuse va plus loin dans ses textes Les diseurs parlent comme on crache, ils rient comme on grimace mais pendant qu'ils aboient la caravane passe».Basse vengeance de la part de la chanteuse qui, durant la campagne prĂ©sidentielle en 2012, avait soutenu Ă 100%» Nicolas Sarkozy? Dans une interview donnĂ©e au Point en avril dernier, elle avait dĂ©clarĂ© Je sais que la volontĂ© des mĂ©dias est de faire Ă©lire l'autre candidat François Hollande, NDLR, mais je pense qu'on va quand mĂȘme gagner et ça dĂ©montrera combien vous ĂȘtes dĂ©connectĂ©s des Français». Dans Les Diseurs, elle envoie un soutien ironique aux journalistes Il faut dire que c'est pas drĂŽle, non, d'faire diseurs, ce n'est pas le beau rĂŽle, non. Toutes ces heures passĂ©es Ă causer pour finir oubliĂ©s.»VSD Ă©voque Ă©galement trois autres titres de l'album. Dans le premier d'entre eux, la chanteuse revient sur sa consommation de tabac. Dans une ode Ă la cigarette , elle explique que pour faire comme Gainsbourg», il lui arrive de s'en griller une aprĂšs l'amour, pour avant la mort». Dans un registre plus grave, elle Ă©voque son frĂšre Virginio, dĂ©cĂ©dĂ© en 2006, et se souvient Il m'appelait darling.»Pour finir, une des chansons semble enfin rĂ©pondre aux ambitions affichĂ©es dĂšs le titre de ce disque, puisque Carla Bruni chante une reprise de Douce France de Charles Trenet, en AUSSI» Carla Bruni redevient chanteuse Ă part entiĂšre» Carla Bruni signe chez Barclay et prĂ©pare sa tournĂ©e» Carla Bruni, un nouvel album au printemps 2013» Carla Bruni s'attire les foudres des fĂ©ministesLIRE AUSSI» Commandez Comme si de rien n'Ă©tait sur
Eh eh Carla Bruni jouait de la guitare (bi-bi-binks) On a acheté les-nÎtres et on tire sur eux (tiens, tiens, hey) Hey, hey, hey, hey, hey, M.I.l.s (tres) Carla Bruni jouait de la guitare (M.I.l.s tres) Carla Bruni jouait de la guitare On a acheté les-nÎtres et on tire sur eux (binks, binks) Vive le terrain de shit et d'beuh Vingt kilogrammes dans la citadine Et si t'adhÚres, dis à ton
1. HĂ©lĂšne et les garçons Parce que les cheveux longs, la guitare, et les chansons douces⊠2. ChĂąteauvallon Que câĂ©tait sympa ce Dallas Ă la française »⊠De lâamour, de la trahison, du meurtre, de lâargent, du scandale. Ăa se passe comme ça aussi Ă lâElysĂ©e, non ? 3. Gossip Girl Carla aurait Ă©tĂ© parfaite dans le rĂŽle dâEleanor Waldorf, la maman de Blair. Comme elle, elle aime la mode, et comme elle, elle a Ă©pousĂ© un avocat de petite tailleâŠ. 4. Ma sorciĂšre bien-aimĂ©e Carla rĂ©soudrait le problĂšme du chĂŽmage et des retraites rien quâen remuant le bout de son nez. Et puis, Marisa, sa maman, ferait une super Endora sauf quâen vrai, belle-maman adore son gendre. 5. Glee A la chorale du LycĂ©e McKinley, on a chantĂ© du BeyoncĂ©, du Madonna et du Lady Gaga ; Olivia Newton-John est venue en personne, et pour la prochaine saison, on attend Britney Spears et Jennifer Lopez de pied ferme. Du Carla â en live â , câest la victoire assurĂ©e Ă la finale nationale ! PS On avait bien pensĂ© Ă un petit 6. Nip/Tuck. Mais on a eu peur que ce soit mal pris Dites-nous, quâest-ce que vous nâaimez pas chez vous ? . PS 2 Sa chanson Ballade at Thirty-five a Ă©tĂ© entendue dans The L Word ; Lâamoureuse a Ă©tĂ© jouĂ©e dans Chuck. PS 3 Carla actrice, ce sera dans le prochain film de Woody Allen.
CarlaBruni, envoĂ»tante au naturel sur Instagram - Aufeminin sur Dailymotion. Recherche. BibliothĂšque. Se connecter . S'inscrire. Regarder en plein Ă©cran. avant-hier. VIDĂO. Carla Bruni, envoĂ»tante au naturel sur Instagram. Aufeminin. Suivre. avant-hier. Plus sur. Carla Bruni. Signaler. VidĂ©os Ă dĂ©couvrir. VidĂ©os Ă dĂ©couvrir. Ă suivre. 1:24. Marie Gillain : au
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ladiversité des individus d'une espÚce; message de remerciement pour un restaurant; hanneton prononciation. carla bruni jouait de la guitare signification. franck kita femme. bérénice acte 5 scÚne 7 analyse; comment supprimer watch sur facebook; lycée robert schuman metz section sportive; choc mots fléchés 4 lettres ; Junio 4, 2022. By ecandidat reims Comments
Toute la tab est tapée en fonction du 002220 correspond à Bm sans le capo All the tab has been made for the 002220 Bm whithout capo A {0 0 2 2 2 0} E {0 2 2 1 0 0} Fm {2 4 4 2 2 2} Dsus2 {0 0 0 2 3 0} Tab 1 A 3x A E E- B-2-2-0- G*-2-2-*-2-2-1-1- D*-2-2-*-2-2-2-2- A-0-0- E-0-0- Fm Dsus2 A A E-0- R B-2-3-3-2- P G-2-2-2-*-2-2- E D-4-0-*-2-2- G A-4-4-0- E E-2- A E Fm Dsus2 2x E- B-0-2-3-3- G-1-1-2-2-2-2-* D-2-2-4-0-* A-4-4- E-0-2- // On me dit que nos vies ne valent pas grand-chose, Qu'elles passent en un instant comme fùnent les roses, ArpÚge A On me dit que le temps qui glisse est un salaud, Et que de nos chagrins il s'en fait des manteaux. A E Fm Dsus2 Pourtant quelqu'un m'a dit que tu m'aimais encore, A E Fm Dsus2 C'est quelqu'un qui m'a dit que tu m'aimais encore, accords + arpÚges A E Fm Dsus2 A E Fm Dsus2 Serait-ce possible alors ? Tab E-5- B-10-9-7-5-10-9-7-7- G-7- D-7- A-5- E-5- A E On dit que le destin se moque bien de nous, Fm Dsus2 Accords Qu'il ne nous donne rien, et qu'il nous promet tout, + A E Arpeges Paraßt que le bonheur est à portée de main, Fm Dsus2 Alors on tend la main et on se retrouve fou. A E Fm Dsus2 Pourtant quelqu'un m'a dit que tu m'aimais encore, A E Fm Dsus2 Les deux guitares jouent les accords C'est quelqu'un qui m'a dit que tu m'aimais encore, The both guitars play the accords A E Fm Dsus2 Serait-ce possible alors ? A E Fm Dsus2 Serait-ce possible alors ? Tab ~ trémolo E- B-10~-9~-7~-5~-___________________________ G- D- A- Une des guitares joue E- ces 4 notes One of the two guitars A E play this, while the other Mais qui est-ce qui m'a dit que toujours tu m'aimais? play the accords Fm Dsus2 _/ Je ne me souviens plus, c'était tard dans la nuit, A E J'entends encore la voix, mais je ne vois plus les traits, Fm Dsus2 "Il vous aime, c'est secret, ne lui dites pas que je vous l'ai dit." Tab ~ trémolo 2x E- B-10~-9~-7~-5~- G*-*_______________________ D*-* A- E- A E Fm Dsus2 Tu vois, quelqu'un m'a dit que tu m'aimais encore, A E Fm Dsus2 _/ Me l'a-t'on vraiment dit que tu m'aimais encore, A Serait-ce possible alors ? mmmmhhhhhh... E Fm Dsus2 A E Fm Dsus2 Tab Une guitare joue les accords, et il y a deux guitares à la mélodie ... One guitar play accords, there is two others playing the melody E-2-4-5-7-9-11-13- -2-4-5-4-4-2h4h2h0- B-5-2-3-5- -2h3h2h0-2h0- G-2-2-4- Accords -2-1-2-4-1-2-1-2Guitare 2 D- ... -2-4-4- A- - E- - E-0h2h0-2h3h2-0h2h0- B- G-Guitare 3 D- A- E- E-0- B-3-2-0-2-0-2-0h2-0- G-1-2-2-2-Guitare 2 D-4- A- E- E-12h10h9- B-14h12h10 G-Guitare 3 D- A- E- A E On me dit que nos vies ne valent pas grand chose, Fm Dsus2 Qu'elles passent en un instant comme fùnent les roses, A E On me dit que le temps qui glisse est un salaud, Fm Dsus2 Et que de nos tristesses il s'en fait des manteaux. E-5-4-5-4-2- B-2-2-2-2-5- G-2-2-2-2-___________________________________________ D- A- E- A E Fm Dsus2 Pourtant quelqu'un m'a dit que tu m'aimais encore, A E Fm Dsus2 _ C'est quelqu'un qui m'a dit que tu m'aimais encore, A E Fm Dsus2 A E Fm Dsus2 Serait-ce possible alors? mmmmhhhhhh... E Fm Dsus2 A E Fm Dsus2 fin E-0- B-2- G-2- D-2- A-0- E-0- tabbed by TiT_LuC [email protected]
carlabruni jouait de la guitare significationargent liquide maximum autorisé sur soi en france 2019. Give Your Business A Creative Touch. déclaration impÎts 2021 : date limite en ligne Home; hubspot meetings vs calendly Portfolio; une pure formalité spoiler Contact; dieu n'est pas mort 3. Contact Me . carla bruni jouait de la guitare signification. June 4, 2022. by le bon coin 40
PubliĂ© le 19 octobre 2021 Ă 8h36 ©Berzane Nasser/ABACA Carla Bruni a dĂ©voilĂ©, dimanche 17 octobre, une vidĂ©o sur son compte Instagram, dans laquelle elle montre fiĂšrement les talents de chanteuse de sa fille Giulia. Carla Bruni est fiĂšre de sa fille Giulia et de ses talents de chanteuse. Dimanche 17 octobre, la mĂšre de famille a partagĂ© une vidĂ©o de sa fille, qui fĂȘte ses 10 ans ce mardi 19 octobre, sur son compte Instagram. LâinterprĂšte de Quelquâun mâa dit » a rĂ©vĂ©lĂ© Ă ses abonnĂ©s un extrait du single Runaway » dâAurora, sortie en 2015, chantĂ© par Giulia avec une grande facilitĂ© et dans un anglais parfait. En prenant soin de garder son anonymat, face Ă un miroir, Carla Bruni a filmĂ© sa fille de dos tout au long de lâinterprĂ©tation. La relĂšve est assurĂ©e par sa fille GiuliaEn lĂ©gende, la compagne de Nicolas Sarkozy a Ă©crit admirative Ma Giulia qui chante auroramusic Ă cappella⊠» suivi dâun cĆur rouge. Elle a ensuite continuĂ© son message en italien, pour souhaiter une bonne soirĂ©e Ă ses quelques 654 000 abonnĂ©s. Sur la vidĂ©o, on peut Ă©galement voir apparaĂźtre la chienne Nastasya qui a rĂ©cemment accueilli un chaton prĂ©nommĂ©e RĂȘve, faisant rentrer ses fans dans lâintimitĂ© de la famille. Une publication qui change de registre avec la photo dâelle alitĂ©e quâelle avait partagĂ© le 16 octobre dernier sur son compte Bruni ne loupe jamais une occasion de poster rĂ©guliĂšrement des clichĂ©s complices avec sa fille durant des vacances en famille, lors de moments de tendresse Ă la maison ou pendant des Ă©tapes importantes de la vie de Giulia. Au mois dâaoĂ»t dernier, la chanteuse avait postĂ© dâadorables photos en compagnie de sa fille blottie dans ses bras. Ce nâest pas non plus la premiĂšre fois que Carla Bruni dĂ©voile les talents de chanteuses de sa fille. Jouant de la guitare, la star avait accompagnĂ© Giuila qui avait interprĂ©tĂ© la chanson Snowman ». Plus rĂ©cemment encore, les deux complices reprenaient la chanson Johnny B Goode » de Chuck Berry. La relĂšve de Carla Bruni semble donc assurĂ©e.
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carla bruni jouait de la guitare remix